A Brazzaville, Les Super Riches Se Cachent Pour Dépenser
En République du Congo, le commerce des produits de luxe révèle une application pour le moins large des textes en vigueur.
Par Jean Clotaire HYMBOUD
Nihé à l’entrée du beach (quartier) de Brazzaville, le duty free L’Archipel est l’un des lieux de rencontre
"select" de la capitale du Congo Brazzaville. D’autres, d’une même engeance et tout aussi discrets, ont leurs habitudes à Alima, un "magasin diplomatique" situé dans le quartier
industriel de Mpila, à un jet de pierre de l’embarcadère.
À défaut d’arpenter les grandes artères de Paris, Johannesburg, Casablanca ou de Dubaï, ils "s’approvisionnent" local sans pour autant troubler leurs habitudes de consommation. Dans ces deux boutiques sous douane, ils peuvent acquérir les grandes marques de parfum qui s’étalent sur les dernières pages de couvertures des magazines européens, des vieux whiskies ou les cuvées des bulles en cours dans le cinquième pays consommateur de champagne en Afrique, avec une estimation de 151.000 bouteilles en 2010.
Des achats en toute légalité… ou presque
Ces achats de champagne Veuve Clicquot, Moët, Laurent Perrier…détaxés sont effectués en toute légalité, faute d’application exhaustive des textes en vigueur.
En effet, selon un acte de l’ancienne Union douanière et économique de l’Afrique centrale (Udeac), aujourd’hui Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), "les boutiques sous douane doivent être installées dans l’enceinte de l’infrastructure générale, sans huisserie ni communication directe avec l’extérieur". Cette infrastructure peut être portuaire ou aéroportuaire.
Selon une préposée des douanes du beach, bureau de rattachement de ces deux boutiques,
"Nous avons au Congo Brazzaville une tradition d’exception qui arrange tout le monde. Qu’ils s’intitulent magasin diplomatique ou duty free, L’Archipel et Alima qui sont des magasins sous douane ne peuvent pas fonctionner comme des superettes de quartier. Pourtant, n’importe qui y entre, achète de la marchandise détaxée et repart chez lui".
Si, à l’entrée d’Alima, il est indiqué que l’endroit "est exclusivement réservé aux personnes pouvant justifier de leur statut diplomatique", la rencontre sur les lieux, en client, d’un officier supérieur des forces publiques dément cette assertion. Le galonné le justifie en se demandant "combien il y a de diplomates dans cette ville qui a connu la guerre pour soutenir l’activité de ces boutiques? Il ne faut pas oublier que celles-ci ont créé une vingtaine d’emplois pour les nationaux".
Suspicions de trafic
Le fonctionnement en mode "open" de ces deux boutiques suscite les commentaires en sourdine des agents du ministère du Commerce et des approvisionnements. Un inspecteur de ce département pointe du doigt :"ces sacs Chopard, ces montres Cartier et Breitling, ces stylos Mont Blanc dont les prix ne sont pas indiqués en rayon. D’où proviennent-ils ? La Cotecna, organisme chargé de contrôle à l’entrée des marchandises, ne peut contrôler leurs origines puisque, théoriquement, ces produits sont en extraterritorialité. Pire, nous constatons depuis un certain temps un alignement par le bas des prix des liqueurs vendues à Brazzaville".
En effet, la montée en puissance dans le commerce local des Indo-Pakistanais, qui suppléent désormais la présence française dans le pays, coïncide avec un alignement des prix des liqueurs vendues dans les deux boutiques sous douane. Les bouteilles de 75 cl de Ballantine’s, Justerini & Brooks et autres Johnnie Walker Red label oscillent entre FCFA 9 000 et 12 000. Des prix que l’on retrouve dans les "caves", dénomination des boutiques de liqueur, une activité en vogue dans les quartiers populaires.
Hermione P., ancienne importatrice des liqueurs réceptionnées au port de Pointe-Noire et actuellement reconvertie dans la vente de multiples bières camerounaises, constate : "J’ai vu tout le monde arriver dans mon business avec des prix bas. Dans un premier temps, je me suis persuadée que ce n’était que des produits de contrebande qui ne tiendraient pas la route. Mais je me suis trompée, ce sont des produits d’origine acquis sur place, en hors taxes".
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Les Dégâts Collatéraux d’un Barrage : La Léfini Sous les Eaux
Le Ras-Le-Bol des Sinistrés de Mbouambé-Léfini Contre le Régime SASSOU
Par Ghys Fortune DOMBE BEMBA (Talassa)
La vie humaine n’a pas de
prix. Comme pour dire qu’aucune découverte, mêmes celles qui ont contribué au développement du monde, ne devraient porter atteinte à la vie humaine. Pour preuve, il est dit que science sans
conscience n’est que ruine de l’âme. Voilà pourquoi, la détérioration des conditions de vie des populations et les calamités naturelles auxquelles elles peuvent être confrontées, ne devraient
laisser insensible le régime de SASSOU.
En effet, la situation de détresse dans laquelle vivent ces derniers temps les populations du village Mbouambé-Léfini, situé à plus de 100 kilomètres au Nord de Brazzaville, doit forcément interpeller les autorités gouvernementales qui continuent de fermer les yeux sur les dégâts occasionnés par les inondations.
Ces inondations seraient provoquées selon ces populations par le refoulement des eaux de la rivière léfini causé par le barrage d’Imboulou. Les conséquences immédiates sont très nombreuses à n’en point douter, avec l’inondation des habitations, des plantations, des campements des paysans, qui sont contraints à tout abandonner, même ce qui leur est précieux.
Ces populations, qui ne comprennent plus rien de l’indifférence du pouvoir de SASSOU face à leurs souffrances et difficultés, se posent la question de savoir si cette indifférence n’est pas due au fait qu’ils n’ont pas quelqu’un qui pèse au sein de l’entourage de Denis SASSOU NGUESSO pour plaider valablement leur cause.
Qu’à cela ne tienne, est-ce une raison valable pouvant justifier l’abandon de ces populations à elles-mêmes, quand on sait qu’en des pareils cas, chaque habitant est obligé de tenter de chercher des solutions durables pour essayer de vivre ?
Où sont alors tous ces ministres compétents en la matière qui parlent au nom des populations, mais les abandonnent quand elles sont en difficultés ? Le font-ils pour se remplir les poches, avant tout, quand il s’agit des activités ayant bénéficié des subventions des organisations internationales et d’autres bienfaiteurs ?
Le ministre d’Etat, coordonnateur du pôle socioculturel, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Florent TSIBA, et ses homologues, entre autres, ceux de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Raymond Zéphyrin MBOULOU ; des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Mme Emilienne RAOUL ; de la Santé et de la Population, M. Georges MOYEN, ne devraient-ils pas faire tout ce qui est en leur pouvoir en vue de soulager ces populations de Mbouambé-Léfini avant que des approches de solutions durables et définitives soient trouvées à la grande satisfaction des toutes les parties concernées dans cette affaire qui ne cesse de faire couler l’encre et la salive ?
Est-il normal dans un Etat de droit et pour un pouvoir se disant digne, que des populations en détresse et désespérées soient négligées par tous ceux qui ont le droit et l’obligation de leur apporter en pareil cas, aide et assistance ?
Les habitants de Mbouambé-Léfini s’interrogent également sur le silence et le flou artistique entretenus par la sous-préfecture de Ngabé sur ce dossier. Pour tenter de ramener aux bons sentiments les autorités gouvernementales en charge de ces questions, quelques membres du collectif des sinistrés du village Mbouambé-Léfini qui œuvrent pour le règlement définitif de ce dossier dont MM. Innocent IKONGA, Innocent ILOYE et MBANGO, ne cessent d’adresser des correspondances à certains ministres pour attirer leur attention.
En témoigne la correspondance du 18 avril 2011 adressée à la ministre des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Mme Emilienne RAOUL.
Des ampliations de cette correspondance ont été également déposées au niveau de certaines institutions dont la préfecture du Pool, la sous-préfecture de Ngabé et la Délégation générale des grands travaux (DGGT). Une correspondance avait aussi été envoyée au président de la République. Cette lettre avait été enregistrée au cabinet civil du chef de l’Etat le 13 mai 2011 sous le n°12551.
Malgré les efforts louables consentis par le collectif des sinistrés du village Mbouambé-Léfini, rien n’a été envisagé en leur faveur jusqu’à présent. On attend certainement les élections législatives de 2012 afin de brandir pour une énième fois des promesses mensongères et mielleuses aux populations.
A-t-on oublié cet adage populaire qui dit qu’on reconnait les vrais amis pendant les moments difficiles ? Où sont les élus du peuple du département du Pool, notamment ceux du Pool Nord ?
Pourquoi sont-ils sourds devant cette situation qui ne cesse de perdurer et de laisser des compatriotes dans le désespoir, ne sachant ainsi à quel saint se vouer ?
Ce genre de situation déshonore le régime de SASSOU qui n’aurait certainement plus rien à proposer au peuple, à en croire certains observateurs de la vie politico-économique du pays.
Qu’est-ce qu’on attend, assurément des morts en cascade afin que le gouvernement se mobilise et croit aux souffrances des sinistrés du village Mbouambé-Léfini ?
L’abandon de ces sinistrés par le gouvernement n’est-il pas synonyme de non assistance à des personnes en danger ?
Nous osons espérer que le cri de cœur des populations sinistrées du village Mbouambé-Léfini qui n’est pas tombé dans les oreilles des sourds, sortira cette fois-ci de leur sommeil les autorités gouvernementales, qui ne prêtaient aucune attention à ce dossier qui peut devenir sulfureux.
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Grande Crise à la FECOFOOT : MBONO dit "le voleur" vient d’être suspendu
Ce qui se passe aujourd’hui au sein de la Fédération Congolaise de Football (FECOFOOT) était prévisible eu égard aux scandales ayant éclaboussé cette organisation depuis sa mise en place, mais aussi les accommodements et les chamailleries mesquines auxquels elle a baigné.
Pour preuve, l’affaire du détournement par le président de la FECOFOOT d’une aide financière destinée à François Mpélé, ancien Diables-Rouges émérite, les soi-disant subventions de la FIFA et autres qui avaient provoqué un climat de méfiance comme le souligne la lettre du collectif des membres du Comité exécutif datée du 18 octobre 2011.
En effet, à travers toutes les jongleries et la masturbation intellectuelles constatées actuellement, les membres de la FECOFOOT ne font que démontrer leur amateurisme dans la gestion du football. Depuis belle lurette le torchon brûle à la FECOFOOT où les membres du comité exécutif n’accordent plus leurs violons au sujet de l’application des textes régissant cette structure sportive nationale. 12 sur 17 membres du comité exécutif de la FECO-FOOT reprochent au président, M. Jean Michel MBONO, de piétiner les statuts adoptés avec la complaisance de la Fédération Internationale de Football (FIFA).
L’inattendu est arrivée lors de la réunion tenue du 23 au 24 novembre 2011, parce que 12 membres du comité exécutif ont décidé de la suspension du président de la FECOFOOT, M. Jean Michel MBONO, qui n’a pas voulu convoquer la réunion d’urgence, que les membres du comité avaient demandée, violant ainsi l’article 34, alinéa 2, des statuts de la FECOFOOT qui stipule : "Le comité exécutif est convoqué par le président. Il doit être convoqué sous les 21 jours lorsque 50 % des membres du comité exécutif le demandent".
Est-ce le début du processus de destitution du président de la FECOFOOT qui broie du noir aujourd’hui ? Selon des informations dignes de foi, il a tenu le samedi 26 novembre 2011 pour relever la tête de l’eau, une réunion au cours de laquelle, il a fustigé la décision relative à sa suspension par les membres du comité exécutif, avant d’annoncer à qui voulait l’entendre, qu’il porterait plainte contre les 12 membres du comité.
Face à cet imbroglio, il n’est pas moins important de dire que la FECOFFOOT a donc du plomb dans l’aile. Ce qui ne manquera pas sans nul doute d’entamer sa crédibilité.
Où était passé l'argent des arbitres ?
Par Guy-Saturnin MAHOUNGOU
Plus de deux mois après la finale du championnat national de football, les arbitres internationaux et
fédéraux congolais s’interrogeaient encore sur ce qu’était devenu l’argent engrangé par la FECOFOOT pour payer leurs primes d’intéressement. La société MTN Congo avait déjà versé 6.100.000 francs
Cfa. Les rencontres du championnat national et de la Coupe du Congo ont généré, respectivement, 2.071.000 francs Cfa et 2.000.000 francs Cfa comme quotte part des arbitres. Leur cagnotte est,
donc, de 10.171.000 francs Cfa.
Point encore de bilan définitif de cet argent, de la part de la commission national des
arbitres, présidée par Max Jean Toussaint LOEMBA, que les membres du comité exécutif ayant désavoué Jean-Michel MBONO ‘’Sorcier’’, ont nommé, au cours
de leur session, "Président par intérim de la Fécofoot".
Les arbitres de la Ligue de Brazzaville concernés par cette cagnotte sont montés au créneau, mardi 29 novembre 2011. Reçus par Jean-Michel MBONO ‘’Sorcier’’, qui se
considère toujours Président de la FECOFOOT, ils ont conditionné leur participation au championnat national, annoncé pour le 17 décembre 2011, par le paiement de leurs primes de
matchs.
"Pas d’argent, pas question de descendre sur les
terrains", ont-ils déclaré. Ils en ont profité, aussi, pour dénoncer les "injustices de la
commission nationale des arbitres", pour n’avoir désigné aucun arbitre brazzavillois, lors des matchs phares du championnat national et de la Coupe du Congo.
Jean-Michel MBONO ‘’Sorcier’’ a tranché dans le vif,
en prenant deux décisions. Primo, il a prononcé la levée des sanctions qui frappent certains arbitres. Secundo, il a pris le ferme engagement de payer la totalité des primes qui leur sont
dues.
Aux dernières nouvelles, on a apprend que la commission nationale des arbitres, indexée dans cette
affaire, a invité les arbitres de Brazzaville à se rendre, mercredi 30 novembre 2011, au siège de la ligue départementale de football de Brazzaville, pour percevoir, enfin, leurs primes
d’intéressement.
Où était passé cet argent? S’interroger sur la question équivaut à marcher sur des épines. Il y a
toujours comme un manque de transparence sur l’argent du football. Cela pousse d’aucuns, aussi, à s’interroger sur l’obstination de certains à vouloir, à tout prix, figurer dans les structures du
sport congolais.
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Me Annick Mongo, suspendue mais s’aggripe à la manière de Gbagbo
Une ambiance inhabituelle est visible, depuis le 18 novembre 2011, au siège de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) à Brazzaville, la suspension de la directrice générale de cette institution, Mme Annick Patricia MONGO fait couler beaucoup de salive et de sueur ; tout en provoquant, chez certains, des vertiges et des insomnies insupportables.
En effet, tout le monde a, sans doute, en mémoire toutes les affaires plus ou moins louches et une gestion scabreuse entre autres : Affaire Papa Mapassa, la megestion des ressources humaines, la gestion peu orthodoxe des finances et tous les autres péchés d’Israël commis sous le mandat insolite et très suspect de Mme Annick Patricia MONGO.
Seul Dieu et elle-même, maîtrisent avec précision les actes posés au quotidien à la direction générale de l’ARMP sous le mandat de cette femme de Droit mais qui, curieusement marche allègrement sur les lois.
Or, l’observateur averti de la petite histoire de l’ARMP sait pertinemment que, "L’autruche qui cache sa tête pour ne pas voir la réalité, par cette attitude, ne supprime pas pour autant l’existence de ce qu’il refuse de voir". A vrai dire, le virus qui rongeait les caisses de l’ARMP, ne venait pas de très loin : le ver était tout simplement dans le fruit.
C’est ainsi qu’après avoir décidé, il y a quelques mois, du blocage des comptes de l’ARMP, le Conseil de Régulation de l’ARMP que préside M. Gabriel LONGOBE vient de frapper un coup dur en procédant tout simplement à la suspension pure et simple de Mme Annick Patricia MONGO qui, depuis le 18 novembre 2011 a perdu toutes ses fonctions au sein de l’ARMP. Trop c’est trop !
En effet, c’est à la suite de la délibération N° 09 du 18 novembre 2011 du Conseil de l’ARMP que l’ancienne directrice générale, Annick Patricia MONGO a été boutée dehors, pour faute grave et comportements susceptibles de nuire à la bonne marche et surtout à l’image de l’ARMP.
En conséquence, un intérimaire a été nommé par le Conseil de Régulation, aux fins de gérer les affaires courantes.
Fait curieux, comme cela est désormais à la mode au Congo Brazzaville où, depuis la fin de la guerre du 5 juin 1997, la culture du mbéba est devenue un sport national, l’ex DG de l’ARMP, Annick Patricia MONGO, boude cette mesure du Conseil de Régulation (CR) qui, pour elle, n’est pas habileté à mettre fin – provisoirement – donc de suspendre de ses fonctions celle que d’aucuns avaient fini par surnommer "la dame de fer de l’ARMP" !
Pour Annick Patricia MONGO, en s’appuyant sur le principe sacro saint du parallélisme de fond et de forme, seul un décret pris en Conseil des ministres et signé par Denis SASSOU NGUESSO pourra faire foi et surtout la convaincre de partir à la quatrième vitesse (….) sans attendre.
Aussi, dans le but de jeter le flou dans les esprits et surtout faire chou blanc à la délibération du Conseil de Régulation, l’ex DG a fait échouer, jusqu’à ce jour, les cérémonies de passation de service programmées entre elle et son successeur qui (…)
Au moment où nous bouclons cette édition, notre équipe de rédaction, toujours très recherchiste et fouineuse, a tenté de joindre, deux jours durant, l’ex DG, Annick Patricia MONGO afin d’avoir sa version des faits et surtout son sentiment installé sur le climat flou, atypique voire dangereux qui prévaut au siège de l’ARMP. Sans succès.
Et, selon plusieurs sources concordantes, un groupe d’hommes armés et "très fougueux" seraient déjà en train de poser des actes susceptibles de "tout faire échouer". Est-ce un groupe de policiers réguliers ou une petite milice qui ne dit pas son nom ?
A qui la faute ? Aux différentes parties en lice, de faire preuve de sagesse, de bon sens et d’humilité afin d’éviter que le feu ne s’allume idiotement à l’ARMP pour une affaire de poste et des comptes "suspects" à gérer (…).
Nous y reviendrons dans notre prochaine livraison
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Les ministres ADADA, DJOMBO et MUNARI sont interpellés sur …
Dans un monde de plus en plus industrialisé et marqué par la pollution et la destruction des écosystèmes, l’environnement se présente aujourd’hui comme le plus important des richesses de l’humanité. Dès lors, contribuer, sans relâche, au bien-être des populations en luttant, efficacement contre la production et la vente anarchique des matières en plastique, sous forme d’emballage, devient une exigence publique, une responsabilité collective, un combat permanent.
En effet, le nombre de plus en plus élevé de sachets, bouteilles et gobelets en plastique constituent, aujourd’hui, un véritable casse-tête chinois à Brazzaville et dans la plupart des grands centres urbains de notre pays, au regard du tableau très sombre et hideux que présente notre environnement immédiat.
C’est ce qui justifie le fait, qu’aujourd’hui, au Congo Brazzaville et à travers le monde, l’usage généralisé des emballages en plastique devient une grande préoccupation pour les pouvoirs publics eu égard aux désastres incalculables qu’il ne cesse de provoquer, en dégradant l’environnement par l’accumulation des tonnes de matières en plastique qui bouchent les canaux d’évacuation des eaux usées et pluviales, provoquant l’imperméabilité du sol, la formation d’une couche imperméable sans oublier la réduction du taux d’infiltration des eaux de pluie. A cela s’ajoute, la fermentation de ces résidus accumulés qui, à long terme, favorise l’émergence d’un gaz cancérigène : le plastique est donc très nuisible à la vie de l’homme.
La fermentation des résidus de plastique accumulés favorise l’émergence d’un gaz cancérigène : le plastique est donc très nuisible à la vie de l’homme
Pour la petite histoire, il sied de rappeler que le plastique est un produit synthétique, dérivé du pétrole et appelé polyéthylène. Il a été inventé dans les années 30.
L’usage des emballages en plastique (sachet, bouteille, gobelet, etc.) s’est accru rapidement avec le développement de l’industrie pétrolière et du commerce, comme substitut à l’emballage dégradable d’antan. Car, jadis, les matières qui servaient à emballer les produits étaient facilement dégradables et recyclables.
Au regard de tout ce qui précède, il y a lieu de dire que depuis quelques mois, notre désarroi est profond et notre dépit sans pareil depuis l’arrivée sur le marché congolais d’une nouvelle marque de gobelets d’eau en plastique estampillés "Globaline", "Eau Laroche", sans oublier les bouteilles d’eau "Mayo", "Okiessi", "Cristal", etc...
Car, l’observateur averti sait que ces gobelets et bouteilles en plastique résistant sont non recyclables et, donc, deux fois plus polluants puisqu’après l’usage, ils sont tout simplement jetés au sol et leurs opercules de fermeture abandonnées par terre !
Pire. Perçu par certains citoyens comme un produit de substitution, le gobelet d’eau en plastique, "Globaline" par exemple, est jugé plus polluant que le sachet d’eau car il est non recyclable et non hygiénique.
Pour s’en convaincre : avant d’être porté aux lèvres, ce gobelet "Globaline" a d’abord été manipulé à l’envi par des dizaines de personnes, ce qui n’est pas le cas, par exemple, de la bouteille "PET" au motif que la partie qui est en contact direct avec les lèvres, correspond exactement à la partie vissée qui, elle, est soigneusement protégée de la manipulation humaine.
En conséquence, nous sommes donc face à une double pollution de l’environnement en raison des volumes importants dont il est question, ici, le fameux gobelet en plastique et son couvercle étant très visibles et surtout très nuisibles à notre environnement.
Dès lors, d’où vient qu’au Congo Brazzaville où l’on prétend lutter contre la prolifération des matières en plastique, la production et la vente des gobelets d’eau en plastique deviennent idiotement à la mode ? Qu’est ce que ces soi-disant utilisateurs de gobelets, sachets et bouteilles d’eau en plastique non recyclables, qui viennent prétentieusement, sans repenti aucun, jouer au trouble fête sur les malheurs des Congolais déjà pris en otage par des milliers d’emballages plastiques qui contribuent à la détérioration de l’environnement.
Pour nombre d’observateurs, il s’agit en réalité, d’une nouvelle trouvaille des industriels d’eau minérale qui, dans le but de contourner ou tout simplement de surfer sur la loi et tous les textes interdisant l’usage des emballages plastiques au Congo Brazzaville, s’attèlent malicieusement à violer la loi en remplaçant tout simplement la pollution des sachets d’eau en plastique par leur nouvelle trouvaille à savoir le gobelet en plastique "Globaline". Comme si le respect de la loi en vigueur interdisant l’usage des emballages plastiques ne pouvait se négocier que par la ruse industrielle ou la fuite en avant.
Voilà pourquoi, tous les industriels d’eau minérale qui ont basculé dans une sorte de substitution malicieuse en se précipitant à changer uniquement la forme de l’emballage sans penser un seul instant à changer de matière, devraient être ramenés à l’ordre.
Par conséquent, sur la prolifération à Brazzaville, Pointe-Noire et sur toute l’étendue du territoire, des sachets, bouteilles et gobelets d’eau en plastique qui sont utilisés, vaille que vaille, en raison de leur commodité, leur coût et leur légèreté, il y a lieu de reconnaitre, ici et maintenant, la dangerosité de ces emballages plastiques qui sont difficilement dégradables.
L’application du décret N° 2011- 485 du 20 juillet 2011
A tout prendre, il sied de s’interroger si réellement la recherche continue du bien-être des Congolais qui intègre l’hygiène alimentaire et le respect de l’environnement est conduite en toute conscience par les industriels d’eau minérale, producteurs des gobelets et bouteilles en plastique ?
A ce jour, qui est responsable de la prolifération des sachets, bouteilles, gobelets et autres emballages en plastique à Brazzaville et dans toutes les autres villes du Congo ?
Et, qu’en disent les lois et textes en vigueur ? Voila toute la question.
Dès lors, nous attendons des ministères en charge du Développement Industriel et de la Promotion du Secteur Privé, du Commerce et des Approvisionnements ainsi que de l’Economie Forestière et de l’Environnement, une implication effective dans l’application du décret n° 2011- 485 du 20 juillet 2011 réglementant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et films plastiques qui, conformément aux orientations du gouvernement, sera appliqué à partir du 20 janvier 2012, date de la fin du moratoire accordé aux opérateurs relevant du secteur des matières plastiques.
Notre impuissance avérée à dénoncer cette pollution à ciel ouvert devrait laisser la place à un débat de fond sur les contours de ce phénomène d’emballages plastiques qui menace dangereusement notre existence.
Les ministres Henri DJOMBO, Claudine MUNARI et Rodolphe ADADA, très conscients du danger et surtout des ravages occasionnés par la prolifération des sacs, sachets et films plastiques ont donc intérêt à veiller au grain, afin qu’à compter du 20 janvier 2012 à minuit, les dispositions contenues dans le décret susmentionné soient appliquées.
Que l’on cesse, donc, d’amuser la galerie avec des lois qui tiennent plus à des arrangements-limites qu’à des mises en perspective de solutions durables, capables d’entrainer une sécurité environnementale et un développement durable au Congo Brazzaville.
Comme nous avons hérité d’une conscience et de l’obligation de penser, plus ou moins, notre aventure sur cette terre des hommes, il est peut-être temps qu’un terme soit mis à cette ambigüité récurrente entre la légalité et l’illégalité, l’interdit et le permis !
C’est là, toute la mission de la presse et de tous les acteurs de la société civile, - si elle existe encore - qui, en interrogeant, sans complaisance, la cohérence et la rigueur des lois et des textes en vigueur interdisant l’importation, la production et la commercialisation des emballages plastiques, rendent raison de leur médiation.
En guise de synthèse, nous voilà revenus, tout simplement, à la case départ, avec des politiques environnementales d’un autre temps et les pires rigidités mentales, qui nous font entrer à reculons dans le 21ème siècle, cédant sans combat le terrain aux obscurantismes les plus éculés. Car, en ce qui concerne la protection de l’environnement, notre mémoire accumule, mesure et discerne à tel point que nous savons exactement de quoi se nourrit notre drame : le tout nouveau complot des importateurs, producteurs et vendeurs des matières en plastique dont le fameux gobelet "Globaline" et les bouteilles et sachets qui ne cessent de provoquer la conscience des environnementalistes les plus avertis.
Vu sous cet angle, dans un proche avenir, il faudrait faire en sorte que la loi interdisant l’utilisation des emballages plastiques, soit appliquée et respectée partout et par tous.
Depuis 2008, le Rwanda est devenu un pays modèle en matière de lutte contre les sachets et autres emballages plastiques
Que l’importation ou la vente des emballages en plastique devienne une pratique à bannir dans notre pays qui, avec une dose de volonté et de rigueur dans l’application et le suivi de la loi en la matière, pourrait, à priori, relever le fameux défi en s’inspirant du Rwanda, devenu un pays référentiel en Afrique dans le cadre de la lutte contre les emballages plastiques !
Aujourd’hui, l’heure est plus que jamais à la réflexion sur le passage à l’échelle avec pour objectif fondamental de sensibiliser et surtout convaincre toutes les populations en leur proposant une nouvelle gamme d’emballages biodégradables donc adaptée à nos réalités socio environnementales.
Cela va, exiger, sans doute, une grande campagne de communication et de plaidoyer avec tous les partenaires sociaux économiques impliqués sans oublier les populations afin qu’à compter du 20 janvier 2012, le décret N° 2011- 485 du 20 juillet 2011 réglementant la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et films plastiques, ne puisse souffrir d’aucune faille.
Plus près de nous, le gouvernement du Rwanda, soucieux de préserver l’avenir des générations futures, venait d’atteindre, depuis fin 2008, cet objectif majeur qui répond à l’un des volets des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Et, ce constat relève du simple bon sens, c’est-à-dire de cette dernière énergie qui vit dans les faubourgs de notre conscience et qui, à la fin, culmine dans cette capacité que chaque femme et chaque homme ont, de bien juger de ce qui les aide à vivre, donc à espérer, en positivant l’avenir dans un environnement sain et civilisé, selon le doux mot du poète !
Avec le concours de tous et de chacun, nous osons espérer, sans peur de nous fourvoyer, que tous les espoirs sont permis pour la concrétisation d’un grand programme destiné à faire du Congo Brazzaville, un pays sans emballage en plastique.
Je ne sais plus très bien qui a dit que les Congolais, âmes sensibles parmi toutes, étaient de grands amoureux du beau, de l’hygiène publique, de l’environnement sain et donc du bien-être social dans sa plénitude : Sony Labu Tansi ? Alain Mabanckou, Denis Sassou Nguesso ? Claude Ernest Ndalla ? Henri Djombo, Tchicaya U Tam’si ? Claudine Munari ? Théophile Obenga ? Emmanuel Boundzéki Dongala ?