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Drame de Mpila : Fin de la Pseudo Enquête, Place à la justice injuste

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La Fin de la Kilométrique Enquête Menée par OBARA et Cie

Par Ghys Fortune DOMBE BEMBA (Talassa)

MpilaL’étau s’est desserré autour de Lékana, alors que le colonel Ntsourou et autres prévenus ont été déférés. Le lundi 7 mai 2012 vers 10 heures, les hommes de Jean François NDENGUET avec des blindés, placés sous le contrôle des colonels EPELI, nouvellement intronisé dans ses fonctions de maintien d’ordre, et BOUITY, ont été positionnés à la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST), afin de conduire les colonels Marcel NTSOUROU, Germain IKONGA AKINDOU, INGANI, SAHOUS, et bien d’autres prévenus devant le procureur de la République au Palais de justice. 

C’est finalement sous le coup de 12 heures 30 minutes que les colonels précités et quelques sous-officiers sans oublier les deux civils sur les 23 personnes qui étaient placés précédemment en garde à vue élastique et hors normes, soi-disant pour des besoins d’enquête administrative, pour emprunter les termes du coordonnateur du pôle de la souveraineté, ministre d’Etat, garde des sceaux, ministre de la justice et des droits humains, Maître Aimé Emmanuel YOKA, ont été conduits au Palais de justice de Brazzaville et présentés au procureur de la République, puis au doyen des juges d’instruction dans le cadre de la notification de l’inculpation. Cette garde à vue est dénoncée par beaucoup d’organisations nationales de défense des droits de l’homme qui la qualifie d’arbitraire.

Six jours avant, comme l’affirment des sources dignes de foi, les militaires bérets noirs qui avaient été dépêchés par le haut commandement des Forces armées congolaises (FAC) à Lékana via Gamboma, le village d’origine du colonel Marcel NTSOUROU et d’André OKOMBI SALISSA, pour ne citer que ceux-là, afin de rechercher des armes de guerre et les soi-disant 2. 000 éléments qui auraient été recrutés pour subir au niveau de ce district une formation militaire dans des prétendus camps d’entraînement, ont finalement décampé. Selon les mêmes sources, aucun camp d’entraînements et aucune arme de guerre n’ont été trouvés.            

Comme il fallait s’y attendre, ces armes et ces prétendus 2.000 éléments en formation militaire dans ce district en vue de renverser les institutions de la République, ne gravitent que dans les cerveaux des éternels envoyés du diable sur terre.

L’arrivée au Parquet de la République des officiers supérieurs et autres incarcérés à la DGST pendant deux mois, en violation flagrante de la loi, fait penser que le peuple pourrait bientôt assister au procès sur le drame du 4 mars 2012, survenu à la Direction Centrale des Armes et Munitions (DCAM) à Brazzaville, suite aux explosions de munitions et d’armes de guerre non conventionnelles, dit-on, ayant occasionné plusieurs pertes en vies humaines, des dégâts matériels importants, avec des milliers de personnes blessées. 

La manifestation de la vérité sur cette catastrophe, mais aussi sur les soi-disant tentatives de déstabilisation des institutions de la République est réclamée par toutes les forces vives de la nation. Les partis et les plates-formes politiques, la société civile, la communauté internationale, sans oublier la presse, tout le monde attend la manifestation de la vérité afin que les responsabilités soient clairement établies. Ce qui permettra de punir, sans complaisance et arrangements, les coupables, mais aussi d’acquitter, sans autre forme de procès ou manipulation, les pauvres innocents,

incarcérés injustement et maladroitement.

Comme cela aurait été fait à la DGST, d’après plusieurs témoignages, quelques jours avant la catastrophe du 4 mars 2012, une salle dite d’informatique aurait été aménagée et climatisée. C’est cette salle qui a servi de cellule aux officiers supérieurs interpellés. 

De même, une semaine avant la notification de leur inculpation, les magistrats Emmanuel YOKA, AKIERA, OKO NGAKALA et ESSAMI-NGATSE auraient aménagé une cellule à la Maison d’arrêt de Brazzaville et réhabilité les bureaux du Procureur de la République et du Doyen des juges. Si cela s’avère juste, est-ce une simple coïncidence ? Le temps nous le dira, n’est-ce pas ?

Inculpation et détention préventive par le procureur et le doyen des Juges

Commencées le lundi 7 mai 2012 à 13h, les inculpations des 23 prévenus par le procureur de la république ESSAMI-NGATSE, c’est finalement à 24h qu’il a orienté les dossiers de ces derniers au doyen des Juges OKO NGAKALA qui à son tour a pris le relais de 24h30 jusqu’à 8h40 pour instruction. C’est à l’issue de cette première comparution devant le juge que la mise en dépôt à la maison d’arrêt des 23 prévenus a été décidé.

Parmi les chefs d’accusation de ces prévenus, on peut citer entre autres, le Colonel Marcel NTSOUROU qui a été sérieusement chargé comme le démontre son mandat de dépôt :

-      NTSOUROU Marcel : Atteinte à la sûreté de l’Etat, détention illégale d’armes de guerre, contrefaçon des billets de banque, arrestation, détention, séquestration arbitraire, complicité CBV.

-      IKONGA germain : Complicité et blessure involontaire, détournement des deniers  publics.

-      SAOUSSE André Joseph : Homicide et blessures involontaires.

-      MOPITA Jean Claude : Homicide et blessure involontaire.

-      ATIPO KAPA Jean : Homicide et blessure involontaire.

-      Caporal-chef, KAKOME KOUVACK Blood : Incendie involontaire, destruction de la propriété immobilière d’autrui et assassinat. C’est sur ce dernier que pèserait l’incendie de la DCAM.

L’appel à l’apaisement du Colonel Marcel NTSOUROU dans les couloirs du palais de justice

Vers 22 heures 30, le Colonel Marcel NTSOUROU, mains libres, mais accompagné d’un gendarme qui longeait le couloir au bord duquel se trouvent, au rez-de-chaussée, les bureaux du Procureur de la République et du Doyen des juges d’instruction, a levé la main droite pour saluer au passage, les parents, amis et connaissances, sans oublier les journalistes qui s’étaient amassés dans le hall. Cette salutation s’accompagnait d’un sourire. L’homme était serein ! Il a lâché :

"Restez calmes, Restez calmes, restez calmes ! Ne Réagissez pas aux provocations !". Avant d’ajouter : "Laissons le temps au temps". Le moins que l’on puisse dire est que Marcel NTSOUROU qui a affiché bonne mine, ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés.

Pour une information équilibrée, étant donné que nous avons fait le déplacement au palais de justice pour les besoins de la cause, nous avons insisté afin de rencontrer le procureur de la République, malheureusement peine perdue !

Un procureur de la République indigne qui divise la presse

Nous ne saurions terminer sans dénoncer le comportement du Procureur de la République vis-à-vis de la presse qui s’était rendue au Palais de Justice le 7 mai 2012.

Cet homme de droit a dit, par la voix du gendarme responsable de la sécurité des lieux, le Lieutenant MOKEKO : "le Procureur n’a besoin que de l’équipe de Télé-Congo pour l’interviewer. Un point c’est tout ! Les journalistes des autres organes de presse, ne sont pas les bienvenus".

A noter que, parmi ces autres organes se trouvaient "Talassa", "Canal FM", "Metropolis", etc.…

Ce comportement est franchement blâmable car, il traduit une attitude sélective d’un Procureur d’une autre République, la République divisionniste, vis-à-vis de la presse.

Pourtant, la presse est une corporation où tous les animateurs sont régis par la même déontologie et chargés des mêmes missions : informer obligatoirement, éduquer et distraire.

Les missions de Télé-Congo, sont les mêmes que ceux de la Radio, de la presse écrite et de la presse en ligne ; mais Télé-Congo ne peut pas informer seule le peuple congolais, surtout que l’électricité du Chemin d’Enfer est distribuée très sélectivement.

Généralement, lorsque quelqu’un procède par une sélection de journalistes, c’est qu’il voudrait les subjuguer, les soumettre à sa dévotion, les diriger, leur proposer des arrangements, les orienter et les soumettre à une censure. Bon Dieu ! La censure n’existe plus depuis 1990 ! Le Président de la République peut le confirmer.

Monsieur le Procureur, reproche souvent à la presse de ne pas chercher l’information à la source. Et quand elle vient la chercher, vous lui fermez la porte au nez !... Dur, dur d’être journaliste au Congo.

Le procès NTSOUROU aura lieu ou non ?

Cette question qui est importante, ne cesse de revenir sur la bouche de nombreux Congolais qui veulent la transparence dans le cadre de la gestion du drame du 4 mars 2012 afin que le droit, le vrai droit, soit dit. Tout le monde espère que cela sera possible dans les tout prochains jours.

Depuis belle lurette, des soupçons de tentative de coup d’Etat contre le président SASSOU NGUESSO avaient été attribués au colonel Marcel NTSOUROU, qui avait toujours nié ces allégations mensongères. Ceux-ci se sont surtout ravivés avec la catastrophe du 4 mars 2012. En témoigne l’ordre de perquisition de ses résidences, daté bien avant le 4 mars 2012. C’est dans ce cadre aussi qu’une mission avait été dépêchée dans son village natal à Lékana.

A quand le procès public ou la libération des Maîtres Ambroise Hervé MALONGA et Gabriel HOMBESSA ?

Voilà également une interrogation qui taraude les esprits des Congolais ces derniers temps. Maître Ambroise Hervé MALONGA et son collègue Gabriel HOMBESSA seront-ils sacrifiés à l’autel du jusqu’au-boutisme ou de l’extrémisme ?          

La présence de ces deux avocats à la barre pour un éventuel procès sur l’affaire du 4 mars 2012 ne serait-elle pas une façon de brouiller les cartes afin d’incriminer des innocents et d’acquitter les vrais coupables, s’il y en a, comme on l’a toujours vu pendant les précédents procès ayant fait couler beaucoup d’encre et de salive dans le pays ? Au Congo Brazzaville les exemples sont légion.

Il sied de rappeler que ces deux avocats du colonel Marcel NTSOUROU avaient été arrêtés par les éléments armés en uniformes, puis jetés à la Maison d’arrêt de Brazzaville pour soi-disant "atteinte à la sécurité d’Etat".

On leur reproche d’avoir tenu une conférence de presse au domicile de fonction de leur client situé dans un camp militaire, après que celle-ci a été interdite à l’hôtel Saphir où les sbires du pouvoir diabolique de Brazzaville avaient pris position, empêchant ainsi la tenue de cette conférence de presse. Au cours de cette rencontre qui a eu lieu à la résidence officielle de Marcel NTSOUROU pendant moins d’une heure, ils avaient dénoncé le caractère arbitraire de la garde à vue dont faisait l’objet Marcel NTSOUROU à la DGST. Les deux avocats ont été entendus par le Procureur de la République et le Doyen des juges. Et, le peuple souhaiterait là aussi, qu’un procès s’ouvre, en vue de leur condamnation ou leur acquittement pur et simple.

Prélude d’y revenir, il sied de dire haut et fort, que cette affaire vient d’ouvrir la Boite de Pandore à beaucoup de situations notamment comme celle de justice à deux vitesses.

A propos des arrestations, plus d’une personne se demande, pourquoi Jean Jacques BOUYA, Délégué Général aux Grands Travaux et Jean Dominique OKEMBA, patron des Services spéciaux n’ont pas été inquiétés ?

Parce que l’Institution que dirige Jean Jacques BOUYA est chargée des travaux dont les coûts sont supérieurs à 500 millions de F CFA. Ce qui revient à dire que la construction de nouvelles casernes militaires par des entreprises déjà identifiées, et sur les sites choisis, "depuis deux ans et demi", dont parlait le Président de la République, est placée sous sa supervision. Mais, curieusement, il n’est pas inquiété. De même, Jean Dominique OKEMBA, le grand patron de tous les Services spéciaux du Congo Brazzaville se la coule douce.

Ces deux personnes bénéficient, semble-t-il,  de la complaisance des enquêteurs, à défaut de celle de la Présidence de la République. Il ne faut pas se leurrer, JDO et OBA Pierre qui a un œil sécuritaire sont des frères. Les loups ne se bouffent pas entre-eux ! De sa visite médicale où il se trouve en France depuis trois semaines, il ne disconviendra pas à nos propos.

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La Municipalisation du Département du Pool et ses Contours Sinueux

Pour ne pas déroger à la règle, le président Denis SASSOU NGUESSO, accompagné de son épouse, a lancé le 3 mai 2012 à Kinkala, les travaux de la municipalisation accélérée du département du Pool qui abritera les festivités marquant le 52ième anniversaire de l’indépendance du Congo Brazzaville, attendues fiévreusement dans cette localité pour le mois d’août de cette année,  département qui a été le pionnier dans la lutte anticoloniale et pour l’accession du pays à l’indépendance.

Plusieurs personnalités ont pris part à cette cérémonie, entre autres, les présidents des institutions constitutionnelles, quelques ministres du gouvernement, certains ambassadeurs et chefs de mission accrédités dans le pays, les représentants des organisations internationales, le préfet, le président du conseil départemental, les députés, les sénateurs, les sous-préfets, les maires des communes urbaines et les conseillers départementaux.

Dans son mot de circonstance, le préfet Jean Michel SHANGA a remercié, tous ceux qui ont fait le déplacement de Kinkala pour honorer de leur présence la cérémonie de lancement des travaux, tout en rappelant que cette rencontre loin d’être considérée comme une simple cérémonie consacrée au démarrage officiel des travaux, de toutes natures, liés à la municipalisation accélérée du Pool, vise aussi la confirmation de la paix, devenue irréversible dans le département. Comme pour dire également  qu’aucun obstacle ne pourra désormais entraver le bon déroulement des projets retenus.

Pour décrypter cet important événement, le ministre d’Etat Pierre MOUSSA, coordonnateur du pôle économique, ministre de l’économie, du plan, de l’aménagement du territoire et de l’intégration, a souligné à cette occasion que, le programme de municipalisation bénéficie d’une crédibilité assurée et d’une adhésion populaire totale. Il repose désormais, selon lui, sur une armature institutionnelle fiable, avant d’affirmer que, dans le cadre du comité d’organisation des fêtes nationales, la commission technique assure le pilotage général, le suivi et l’évaluation de concert avec la commission départementale.

Pour le ministre d’Etat Pierre Moussa, les projets éligibles obéissent strictement, par exemple, aux procédures fixées par le code des marchés, à savoir l’étude obligatoire et l’appel d’offres impératif. Suivant le code d’éligibilité, la délégation générale des grands travaux, la cellule des marchés et de la commission procèdent au choix et au lancement des projets qui, à leur tour, doivent bénéficier d’une inscription budgétaire.

Depuis un certain temps, la société civile, à travers un comité de suivi, constitué des ressortissants du département choisi pour abriter la municipalisation, apporte sa contribution à l’identification, la sélection et au suivi des projets, élargissant ainsi la nécessaire base de concertation.

Chaque année, a-t-il expliqué, un effort particulier est consenti afin de faire entrer un département dans la modernité, de l’aider à participer à la résolution de nombreux problèmes auxquels les populations sont confrontées et de créer les conditions propices à la valorisation des potentiels de ce département. Dans cette optique, le Pool, avec son chef-lieu, Kinkala, qui est proche de la ville capitale et la principale agglomération du département, sera doté pour cette année, d’après le ministre d’Etat Pierre MOUSSA, des moyens devant lui permettre de se moderniser et de devenir progressivement une ville moderne. 

"Département mythique, a noté le ministre d’Etat Pierre MOUSSA lors de cette cérémonie, le Pool a marqué quelques repères dans l’histoire coloniale et postcoloniale dans notre pays tels que le rôle de Mbé pour le Roi Makoko dans ses relations avec Pierre SAVORGNAN DE BRAZZA, la lutte anticoloniale avec André GRENARD MATSOUA ou le rôle de premier plan joué par les fils du Pool après l’indépendance".

Regorgeant de plusieurs atouts, comme l’a également relevé M. MOUSSA, le Pool, dans sa diversité, est multiplicateur de potentialités susceptibles de contribuer à l’émergence du pays.

La ville capitale, Brazzaville, avec sa population de plus d’un million d’habitants, est adossée à ce département qui occupe une position charnière dans le Congo Brazzaville. Bordée par le fleuve Congo sur 350 kilomètres dont 250 sont navigables, cette localité qui dispose de plus de 150 kilomètres avec la République Démocratique du Congo (RDC), est donc naturellement destinée à jouer un rôle majeur dans le cadre de l’intégration sous régionale à travers d’importants programmes transfrontaliers à l’instar du pont route-rail qui va relier les deux pays.

La population du Pool, a-t-il également dit, bénéficie d’une grande et longue expérience dans la production agricole à cause des sols de grande qualité. L’importance des zones fluviales et terrestres vont permettre la création des marchés transfrontaliers où les populations tant nationales que celles de la RDC pourront écouler leurs marchandises.

Les grains de sable qui perturbent le bon fonctionnement de la machine

S’il est vrai, comme ne cessent de le vanter à tue-tête certains caciques, que la municipalisation accélérée bénéficie d’une crédibilité assurée et d’une adhésion populaire totale, on ne devrait pas également occulter les différentes tares dont elle est victime jusqu’à ce jour, du fait de la mauvaise gestion des fonds qui lui sont consacrés. N’en déplaise à tous les marchands d’illusions qui voient tout en rose, s’agissant de ce grand programme qui, ne fait qu’enrichir de plus belle les dignitaires du pouvoir. Ce n’est un secret pour personne.

Aujourd’hui beaucoup de Congolais se posent toujours la question de savoir si réellement tous les marchés attribués aux sociétés sélectionnées dans le cadre des municipalisations accélérées que le pays a connues, obéissent aux procédures édictées par le code des marchés, avec le méli-mélo constaté souvent dans l’attribution des marchés. 

Qu’est-ce qui peut donc justifier l’attribution, parfois, des travaux de réalisation des infrastructures, toutes natures confondues, à des sociétés n’ayant aucune expertise en génie civil ? Les affinités tribales, les accointances politiques, l’appartenance aux mêmes officines mystico-fétichistes, etc…, ne seraient-elles pas les vraies raisons qui déterminent le choix des opérateurs économiques aventuriers qui ne maîtrisent rien du tout dans l’art des constructions civiles ?

Qui, dans notre pays, peut oublier toutes les manipulations, les maffias et les magouilles qui sont mises en œuvre dans le cadre de l’adjudication des marchés, mais aussi pendant les appels d’offres, soi-disant obligatoires, alors qu’ils se font en trompe-l’œil. Comme c’est la coutume dans le pays pour ce genre des choses, à l’instar des fraudes et des tricheries opérées lors des échéances électorales, on sait d’avance l’heureux gagnant.

On ne peut également pas se voiler la face sur les motivations qui influencent le choix de tels districts ou tels villages devant abriter un projet du fait de la lutte pour le leadership à laquelle se livrent certains hommes politiques d’un même département, appartenant aux différents lobbies politiques ou économiques, mais aussi les contradictions tribales.

Qu’il soit du parti au pouvoir, de la mouvance présidentielle, de l’opposition, chaque homme politique voudrait que son district d’origine ou son village natal soit honoré à tout prix d’un projet. Ce qui fait que les localités non parrainées sont défavorisées, alors qu’elles sont souvent les plus productrices. Allez-y comprendre quelque chose.

Pourquoi les cérémonies de lancement des travaux sont-elles devenues une démonstration de force pour chaque parti ? A qui cela profite ?

Les cérémonies de lancement des travaux de la municipalisation qui devraient mobiliser les forces vives du département pour jauger leur adhésion à ce programme, sont accaparées par les partis politiques qui font de cette rencontre, une démonstration de force pour plaire au président de la République et aux dignitaires du parti au pouvoir.

Pour le cas du Pool, avait-on besoin que des jeunes ou des vieux aillent à Kinkala pour honorer de leur présence cette cérémonie ? A cet effet, de centaines de bus de marque Coaster et autres ont fait débarquer au chef-lieu du département des milliers de militants venus de Brazzaville, comme si le département n’était pas capable de bien accueillir ses hôtes. Beaucoup d’hommes politiques du Pool, toutes tendances confondues, qui veulent entretenir ce genre de concurrence n’ont même pas un petit toit dans leur village natal. Qui dit mieux ?

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Vers des Elections Législatives Apaisées au Congo Brazzaville ?

Les mensonges et les farces du gouvernement après la Concertation d’Ewo

Cinq mois après la Concertation politique d’Ewo, voici les actes que le régime en place pose et qui peuvent engendrer des mécontentements aux Législatives de juin–juillet 2012. 

Acte 1 : De la participation à la Concertation

Le Conseil des ministres du mercredi 25 avril 2012 a considéré la Concertation politique tenue à Ewo, dans le Département de la Cuvette–Ouest, du 15 au 17 décembre 2011, comme "une concertation qui avait alors réuni autour d’une même table des représentants du Gouvernement avec ceux des partis ou groupements politiques, toutes sensibilités et toutes obédiences confondues, ceux des institutions et des administrations publiques et ceux de la Société Civile. Ce, en présence des représentants du corps diplomatique et des organismes internationaux".

Cette  affirmation est plutôt mensongère, aux yeux de nombreux observateurs. Car, tout le monde sait que, s’agissant de la participation des forces vives de la Nation, il y a eu des partis politiques, notamment ceux du Front des Partis de l’Opposition Congolaise (FPOC), qui avaient boudé cette rencontre, pour des raisons de sécurité et autres. Et qui n’ont donc pas fait le déplacement du chef – lieu de la Cuvette – Ouest.

C’est le cas du parti UPRN que préside Mathias DZON, du Rassemblement des jeunes patriotes (RJP)   que dirige Paul-Marie MPOUELE, du parti de Rigobert NGOUOLALI, ou du parti C.R (Convention des Républicains) dont le leader est Me Ambroise Hervé MALONGA... Signalons au passage que Me MALONGA et Paul-Marie MPOUELE croupissent en prison respectivement pour atteinte à la sécurité d’Etat et usurpation de titre, et tentative d’assassinat du président de la République.

Acte 2 : Ce que prévoit le Gouvernement pour apaiser le climat

Selon le Gouvernement,  "à l’issue de cette concertation – qui fut un moment de franchise mais aussi de ferveur et d’engagement consensuel pour la Nation – une série de recommandations avaient été émises dans le seul but de parvenir à des élections législatives apaisées en 2012.

Parmi ces recommandations : la révision partielle de la Loi électorale en vigueur. En l’occurrence : la Loi N°9 – 2001 du 10 décembre 2001, portant loi électorale, et la Loi N°5 – 2007 du 25 mai 2007, modifiant et complétant certaines dispositions de la loi N°9 – 2001.

De cette révision, le Gouvernement retient les modifications suivantes, parmi les plus significatives : le caractère permanent des listes électorales et leur établissement par les autorités des circonscriptions  administratives ; la nomination des fonctionnaires à la tête des commissions départementales et locales des élections, en lieu et place des préfets et des sous-préfets comme c’était naguère le cas ; la création d’un  bureau de compilation des résultats au sein des commissions électorales locales, bureau de compilation devant garantir la sincérité des résultats issus des urnes.

Au volet ‘Circonscriptions électorales’, la révision partielle de la Loi électorale introduit deux modifications majeures : tout d’abord, deux nouvelles circonscriptions électorales sont créées, l’une à Djiri et l’autre à l’île Mbamou. Ensuite, les limites des circonscriptions électorales dans les Départements de Brazzaville, de Pointe-Noire et du Kouilou sont réaménagées. Ce, dans le seul but d’adapter le découpage électoral à la nouvelle configuration administrative de ces trois départements. Enfin, dans le même souci de coller le découpage électoral à la nouvelle configuration administrative, mais aussi dans le  but de rapprocher l’Administration des administrés et d’assurer une plus large représentation populaire au sein des Conseils, le nombre de sièges au sein des Conseils départementaux passe de 45 à 101, tandis qu’au sein des Conseils communaux, il passe de 25 à 99".

A noter que toutes ces modifications sont prévues dans le Projet de Loi modifiant et complétant certaines dispositions de la Loi électorale. Ce projet de Loi, adopté le 25 avril 2012 par le Gouvernement, a été soumis au Parlement bicaméral pour qu’il devienne Loi d’Etat.

Entre-temps, les jours s’égrènent et les élections de juin – juillet approchent. Une véritable course contre la montre est désormais engagée. Il ne reste qu’un mois et demi pour convoquer le corps électoral.

Acte 3: Mais qu’en est–il de l’opération de révision extraordinaire des listes électorales ?

Cette opération pré-électorale, initialement prévue du 1er au 16 mars 2012 avait été prorogée jusqu’au 30 mars 2012. Mais, jusqu’en ce début de mois de mai, ni le ministère de l’Intérieur, ni la CONEL (Commission Nationale d’Organisation des Elections) n’a fait une déclaration officielle marquant la fin de cette opération.

Donc, pour l’heure, le corps électoral des prochaines législatives n’est pas encore maîtrisé par le Gouvernement !!!  Cela a tout l’air d’être une énième farce du Gouvernement pour laisser pourrir la situation et entretenir la confusion jusqu’au jour du vote. De là à faire voter les décédés, les électeurs fictifs, et les étrangers au profit du pouvoir en place, il n’y a qu’un pas.

Acte 4 : L’Opposition écartée de l’opération de révision des listes qu’elle a toujours jugée suspecte

Selon certaines indiscrétions, les représentants des partis de l’Opposition n’ont pas été associés dans les équipes chargées du dépoussiérage des listes électorales. Dès lors, quelle crédibilité pourra-t-on accorder à ces listes qui n’auront pas reçu l’assentiment de l’Opposition ?

Pire, les intellectuels de toutes tendances confondues reconnaissent qu’on ne peut bâtir le vrai sur le faux. Voilà pourquoi, nombreux d’entre eux exigent un recensement électoral à la place de la révision des listes électorales.

Acte 5 : Du découpage électoral

Le Gouvernement ne mentionne que "les nouvelles  circonscriptions électorales de Djiri et de l’Ile Mbamou à Brazzaville ainsi que les nouvelles limites des circonscriptions électorales dans les départements de Brazzaville, de Pointe-Noire et du Kouilou". Mais, il est sourd aux revendications des opposants tels que Clément MIERASSA selon lesquelles "la révision du découpage électoral sur l’ensemble du territoire est une opération pré-électorale primordiale".

Selon ce dernier, il y a des villes plus peuplées (comme Nkayi, dans la Bouenza, avec environ 71 620 habitants, mais qui ne bénéficie que d’un siège) que d’autres (comme Gamboma, dans les Plateaux, avec 43 221 âmes, qui a deux sièges).

Ce genre de paradoxes sont légion : la ville d’Impfondo (dans la Likouala), peuplée de 47 951 citoyens en âge de voter, n’a qu’une seule circonscription ; Epéna (dans le même département), avec 17 000 habitants, a deux circonscriptions ; Mindouli (dans le Pool), avec 53 000 habitants, a deux circonscriptions ;…

Que veut donc le Pouvoir de Brazzaville : la Paix ou la Guerre ?

Les comportements actuels des autorités congolaises face aux recommandations d’Ewo, notamment l’exclusion de certains partis de l’Opposition du dialogue, l’arrestation de certains leaders des partis de l’Opposition, le flou artistique entretenu autour des listes électorales et la sourde oreille aux revendications sur le découpage électoral, etc., ne sont pas de nature à garantir les élections législatives apaisées. C’est tout le contraire de l’esprit d’Ewo.

Si les mêmes causes produisent les mêmes effets, comme dit l’adage, il est à craindre que le Congo Brazzaville ne retombe dans l’anarchie des législatives d’il y a cinq ans, en 2007.

N’oublions pas que les conflits post–électoraux en Côte d’Ivoire de 2010 à 2011 et en RDC de 2011 à ce jour, ont profondément terni l’image de la Démocratie africaine.

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Après Mpila, Nvoungouti, Yanga, Les Guerres Fratricides Récurrentes…, le rêve d’une République qui Protège est-il permis ?

Par Timothée M’Bemba         

Mon approche se veut génératrice d’une prise de conscience sur la vie collective pacifique des Congolais, loin de toute polémique stérile ou de récupération politique. Il me semble utile de replacer la symbolique de notre "vivre ensemble" dans le contexte plus vaste de la République.

Face à la récurrence des tragédies survenues depuis une vingtaine d’années et sans ignorer les méandres et vicissitudes de notre pays, l’esquive n’est plus de mise. Il aurait fallu que les filles et fils de notre pays meurent dans des conditions atroces pour que nous nous interrogions à nouveau sur la  force symbolique de notre "vivre ensemble".

Le drame de Mpila qui a rapetissé davantage nos espoirs a engendré, dans un sursaut national, la solidarité de tout un peuple. Le peuple congolais doit se méfier du désespoir qui conduirait notre pays à davantage de douleur et de déchirements. Je suis en colère, mais ma colère, si dense soit-elle, représente peu par rapport aux gémissements de tout un peuple. Le peuple congolais ne doit pas laisser les émotions le dominer.

Les Congolais doivent retrouver un attachement à l’essentiel : revigorer leur espoir, leur goût pour les valeurs communes, leur vie ensemble, leur Histoire, leur culture, leurs langues, et leurs forces. Les Congolais sont les héritiers de nos héros qui, dans notre histoire, ont porté haut les idées de nation et de  république.

Le peuple congolais doit s’accrocher aux valeurs émancipatrices de la République qui, demain, vont redessiner le nouveau visage d’une république multiethnique, plus égalitaire. La réponse passe davantage par plus d’effort républicain et de courage politique pour sauver les enfants de la République de ces fantasmagories méprisables.

Le pays doit investir dans l’humain et donner à l’égalité toute la place qu’elle mérite dans  la tradition républicaine. A chaque génération, les Congolais doivent réfléchir, réfléchir à ce que veut dire "être Congolais", et à chaque génération, la réponse s’énonce : "être Républicain". Le peuple doit répondre de manière claire, dès lors que le ciment de notre vie en commun est amolli. Par l’abandon d’ambition et l’épuisement des perspectives, la République a besoin du changement.

Le  rêve est alors permis d’une République qui aide à tarir les larmes amères qui coulent depuis ces tragédies à répétions, et à dépasser ces lourdes épreuves pour enfin sublimer ce qu’il y a de plus beau en notre peuple.

Le  rêve est alors permis d’une République où tous les citoyens, dans le respect de leurs différences, récréent leur environnement à l’ombre de la République, et trouvent la force de leurs émancipations dans les valeurs de la République.

Le  rêve est alors permis d’une République de l’égalité des droits pour tous les citoyens à tous les  étages de la république, garantis par les devoirs de chacun, et de la volonté générale exprimée par la loi.

Le  rêve  est alors permis d’une République qui rassemble et non assemble. La sagesse populaire Kongo est à l’origine de ce dicton : "la différence, il ne faut pas s’en séparer, mais il faut l’additionner".

Le rêve est alors permis d’une République qui  affirme que "l’Être" est plus important que "l’Avoir".

Le  rêve est alors permis d’une République qui rétablit les hiérarchies, l’autorité et la fermeté.

Le rêve est alors permis d’une République qui valorise le mérite, l’effort, le travail et la récompense, le respect, et le sens du devoir accompli.

Le rêve est alors permis d’une République où la démocratie prend le pas sur la barbarie.

Le rêve est alors permis d’une République "Une et Indivisible", fondée sur la vertu. 

Montesquieu décrit la "vertu républicaine" comme "la conscience citoyenne s’exprimant au travers de l’amour de la loi et de l’égalité".  

Le Congo n’appartient à personne parce qu’il s’appartient lui-même.


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