La Dérive du MCDDI
Par KIKALAKANZA–MASSAMBA Claude Emery
Membre du Comité National du MCDDI
Membre du Bureau Exécutif National de la Jeunesse du MCDDI
Ancien proche collaborateur du président Bernard KOLÉLAS
Chers frères et sœurs du MCDDI,
Faut-il une fois de plus se résigner et ne pas dire la
vérité, parce que l’on considère les mots comme étant synonyme d’arrogance et de non respect pour les ainés ?
Faut-il se résigner et ne pas dire la vérité, parce que l’on dira quelque part que vous êtes une taupe au service de je ne sais qui ?
Faut-il se résigner et ne pas dire la vérité parce que dit-on qu’elle n’est toujours pas bonne à dire ?
Faut-il se résigner et ne pas dire la vérité, parce que le MCCDI serait devenu une zone franche où cohabiteraient la médiocrité politique et le retour en force des comportements monolithiques ?
Le mobile de ce message est de forme personnelle. Nous voulons surtout faire prendre conscience de l’état d’obscurantisme dans lequel le parti se trouve. En considération de se qui précède, j’affirme avec force qu’en créant le MCDDI, le président Bernard KOLÉLAS a voulu, ainsi qu’il nous l’a toujours appris, avoir une plate forme politique forte en vue d’atteindre ses objectifs combien nobles :
La libération du pays et l’instauration de la démocratie au Congo Brazzaville. C'est-à-dire, faire admettre dans l’inconscient collective des populations congolaises, ainsi que des leaders politiques de notre pays la mis en place d’un socle du pouvoir qui soit différent des hommes au pouvoir et que nous appellerons véritablement l’Etat. Ce noble combat, il a voulu le mener en s’appuyant sur une structure politique forte : J’ai cité, le MCDDI.
Par conséquent, le MCDDI étant le fer de lance de la lutte démocratique dans notre pays, cela ayant notifié notre forte sympathie et notre adhésion enthousiaste, nous n’accepterons pour rien au monde que le MCDDI verse dans une logique autocratique qui la mènerait inexorablement à sa disparition de l’échiquier politique national.
Voilà pourquoi, constatant la désillusion plus que jamais progressive de nos militants, de nos sympathisants et de certains de nos cadres envers le parti mais aussi et surtout envers ses dirigeants actuels suite à la gestion scabreuse du parti en total inadéquation avec nos fondamentaux. Gestion qui se caractérise aujourd’hui par :
L’invraisemblable cafouillage dans la désignation de nos candidats aux élections législatives.
La prise de décision sans discutions préalable avec les instances dirigeantes du parti.
L’Exclusion arbitraire de certains militants et cadres ayant une vision contraire à ceux des dirigeants du parti.
L’inexistence active notoire du Bureau Exécutive National, du Comité National ainsi que de la plupart des structures du parti…
Ainsi, le MCDDI est devenu un parti presque inexistant, et qui a perdu toute sa crédibilité. Un parti où pour être admis ou mieux, être nommé, oui, nous avons bien dit être nommé : Tant à l’assemblée nationale qu’au gouvernement.
Certains de nos frères, conscient que la volonté délibérée de nos alliés du pouvoir d’affaiblir et ainsi de liquider notre parti est une AFFAIRE d’ETAT, vont quand même par intérêt personnel égoïste et par souci de leadership, négocier individuellement leur promotion auprès du pouvoir, qui lui, fini par nommé ça et là, qui député, qui ministre, passant outre ce qui devrait revenir de droit aux structures de notre parti seul légitime et habilité de proposer différents cadres à occuper des responsabilités tant au niveau du pouvoir législatif qu’exécutif.
Toutefois, nous conviendrons aisément ici, que ces pratiques inacceptables sont dues à l’absence d’une démocratie au sein du parti ne favorisant pas le débat interne et contribuant à la frustration de nos militants et de nos cadres. Ce qui ne milite nullement en faveur d’une dynamique saine au sien de nos structures dynamiques qui devraient se mesurer par des mécanismes réels de décision et, par l’existence des structures et des mécanismes assurant un fonctionnement qui implique les militants.
Nul est l’intention pour nous ici de heurter la sensibilité de certains de nos frères qui pourront trouver dans cette réaction des éléments de détraction et, qui ne sauront malheureusement hélas pas faire la nuance entre ce qui peut être nos affinités, nos rapports humains et la divergence des opinions dans notre constat politique.
Seulement, face à la gravité de la situation que traverse notre parti aujourd’hui, et face aux attentes du peuple Congolais en général et de nos militants en particulier, mais surtout en mémoire de la responsabilité qui à été aussi la nôtre dans le sacrifice et le martyr subit par les populations congolaises et par nombreux de nos frères : MABUAKA DARA, HERBERT MASSAMBA, COMMANDANT CAMILLE, EDOUMA, YVAN MATSANGA, pour ne citer que ceux là.
Ainsi, en mémoire du sacrifice et du martyr subit par ces braves frères, ayant en commun l’éthique du parti face à ce qui pourrait paraître comme étant une responsabilité collective devant l’histoire, il est pour nous un devoir de prendre aujourd’hui et maintenant nos responsabilités, et donc de nous inscrire en faux par rapport à ces pratiques d’antan pour dénoncer avec notre plus forte énergie la gestion égocentrique du parti qui surement conduit le MCDDI au déclin et à sa disparition.
Par conséquent, pour éviter la débâcle totale du MCDDI, l’éthique et la morale de notre parti nous imposent la convocation d’un CONGRES, seule instance apte à tranchée sur les choix fondamentaux pouvant aider à réaffirmer notre idéologie à partir de laquelle devraient se forger notre vision de la société congolaise et de la gestion tant de notre parti que de la vie nationale.
Un congrès qui ne saurait être une guerre de leadership qui elle, est l’une des causes du déclin de notre parti.
Un congrès qui serait une véritable occasion où nous devrions faire notre autocritique. Une occasion où nous devrions présenter les problèmes à résoudre de même que leurs mécanismes et les moyens de leurs résolutions.
Un congrès au sortir duquel nous aurions un programme général qui fixerait les priorités du parti, tant concernant sa redynamisation, que sa vision dans la conduite des différents domaines de la vie Nationale.
Un congrès au sortir duquel, le MCDDI notre parti devrait faire la paix avec toutes ses filles et fils d’hier et d’aujourd’hui.
Cela étant, ici est le moment et le lieu de lancer un vibrant appel à tous les frères sympathisants, militants et cadres de notre parti se trouvant aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, et soucieux du devenir de notre patrimoine commun qui est le MCDDI.
De militer avec nous dans l’optique qui consiste à réclamer coûte que coûte dans un avenir très proche la tenue d’un Congrès plus que jamais nécessaire, afin de poser les jalons d’un MCDDI vivant et fort, capable d’affirmer son idéal et d’être au devant dans la conduite du débat National pour l’émancipation des populations Congolaises.
Fait à Paris le 20 octobre 2012