Vu, Lu et Entendu Pour Vous au Congo
SASSOU
Bons baisers de Russie version SASSOU
En perte de vitesse en France, le président Denis SASSOU NGUESSO se consolera en Russie en novembre, à
l’occasion d’une visite dominée par les questions énergétiques.
Denis SASSOU NGUESSO effectuera un important déplacement en Russie, du 12 au 15 novembre. Alors que ce pays vient d’annuler 20 milliards $ de dettes des pays africains, le président congolais, ancien adhérant aux thèses marxistes-léninistes, a décidé de placer sa visite sous le signe économique, en particulier dans le domaine de l'énergie.
Cette priorité a justifié la présence en août au Congo Brazzaville de dirigeants du géant pétrolier et gazier Gazprom. Ces derniers se sont entretenus avec le président congolais en présence de Jean-Jacques BOUYA, ministre de l’aménagement du territoire et de la délégation générale aux grands travaux, ainsi que de son conseiller Maxime GANDZION.
Le principal point évoqué lors de cette discussion est la construction du barrage de Sounda sur le fleuve Kouilou. Cet ouvrage doit alimenter la région de Pointe-Noire. L’autre sujet abordé fut la construction d’un pipeline entre la même capitale pétrolière et les villes enclavées du nord du pays. Ce projet attendu courant 2013 devrait être réalisé dans le cadre de la future zone économique spéciale (ZES) de la même ville.
Le renforcement des liens avec Moscou, au-delà des aspects économiques, répond surtout à la volonté de Brazzaville de limiter l’essor des intérêts chinois dans le pays. Outre un entretien avec Vladimir POUTINE, une brève escapade culturelle à Saint-Pétersbourg est calée durant cette visite.
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JOSÉ VEIGA (Asperbras)
Le Portugais José VEIGA est devenu l'incontournable "monsieur Afrique" et émissaire de José Roberto COLNAGHI, le PDG du groupe brésilien Asperbras, auprès des ministres et chefs d’Etat africains.
Parfaitement bilingue (français-portugais), José VEIGA s'est rapproché, à Brazzaville, de Jean-Jacques BOUYA, le tout-puissant ministre de l’aménagement du territoire et de la délégation générale aux grands travaux.
Après l’agroalimentaire, il s'emploie à convaincre les autorités congolaises de l'importance des activités de son groupe dans le secteur du BTP. José VEIGA est également un habitué des palais de Luanda et de Malabo, deux pays où Asperbras s'avère bien implanté.
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DEVINETTE : Noël Anticipé à Brazzaville
Quel collaborateur du ministre congolais des affaires étrangères, Basile IKOUEBE, vient d'être envoyé dare-dare en Chine pour acheter les jouets devant être distribués aux enfants du personnel du ministère durant la période de Noël ?
Pendant ce temps, les ambassades du Congo Brazzaville à l'étranger attendent toujours leur budget de fonctionnement…
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GLG : Dans l'Ombre des Frères de Lumière
Denis SASSOU NGUESSO absent, le ministre guinéen de la défense, Abdoul Kabélé Camara, a dû se contenter des grands maîtres Magloire Clotaire Coffie (GLCI) et Vincent Nicoué (GLB) lors de sa 3e intronisation à la tête de la GLG.
Impératif de l'agenda : Denis SASSOU NGUESSO devait introniser, le 13 octobre 2012 à Conakry, le ministre guinéen de la défense, Abdoul Kabélé Camara, à la tête de la Grande Loge de Guinée (GLG). Grand maître sortant, ce dernier rempile pour un troisième mandat de sept ans.
Mais le président congolais a été empêché par le Sommet de la francophonie organisé le même jour à Kinshasa. Lui-même patron de la Grande Loge du Congo (GLC), SASSOU s'est fait représenter par deux de ses "poulains" : l'inoxydable Magloire Clotaire Coffie, qui coiffe la Grande Loge de Côte d'Ivoire (GLCI), et surtout le grand maître de la Grande Loge du Bénin (GLB), Vincent Nicoué, de moins en moins populaire au sein de la franc-maçonnerie africaine.
Obnubilé par son statut de figure incontournable de cette confrérie après le décès d'Omar BONGO en 2009, le chef de l'Etat congolais a marqué le coup en affrétant un jet privé à Cotonou pour amener toute la délégation béninoise dans la capitale guinéenne.
Le grand secrétaire de la GLB, Mathieu LAWSON, et le grand maître de la loge provinciale du Mono-Couffo, Benoît KOUASSI, ont fait le voyage aux côtés de Vincent Nicoué. Proche d'Alpha Condé, autre "frère de lumière", Abdoul Kabélé Camara avait été reçu par le président congolais le 19 septembre à Brazzaville.
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AFRIQUE/France : SASSOU-BIYA Malmenés par Hollande
Les présidents congolais Denis SASSOU NGUESSO et camerounais Paul BIYA ont été reçus, tour à tour, un quart d'heure par François Hollande, le 13 octobre, en marge du 14e Sommet de la francophonie. Ils ont respectivement eu droit à une "sortie" sur les droits de l'homme et une fin de non-recevoir sur le dossier des biens mal acquis (BMA) de la part du président français.
Avec Paul BIYA, François HOLLANDE a longuement évoqué -pour mieux le défendre- le cas de Michel-Thierry ATANGANA, un Français emprisonné depuis 1997 dans l'affaire Epervier. Le 4 octobre, ce dernier, défendu à Paris par Rémi BAROUSSE (cabinet Froment-Meurice & associés), a écopé d'une nouvelle peine de vingt ans de prison après un procès expéditif.
Aucun chef d'Etat français n'avait jusqu'à présent abordé frontalement le sujet. Paul BIYA n'a pas réagi, se contentant d'écouter son homologue.
Côté congolais, SASSOU NGUESSO a pris les devants dès le début de la rencontre en se plaignant de l'affaire des BMA, qui "pose un problème dans la relation bilatérale". Le président congolais s'est dit "victime d'un acharnement".
François HOLLANDE lui a rétorqué qu'il ne fera pas obstacle à la justice sur ce dossier, confirmant des propos tenus le 12 octobre à Dakar, lors de la conférence de presse ayant ponctué son entretien avec Macky SALL. Le président français avait alors affirmé devant les journalistes : "Nous serons intraitables dans cette affaire et refuserons toutes pressions et espèces d'influence".
Les questions économiques, en particulier les projets de l'Agence française de développement (AFD), ont également été abordées au cours de ces deux entretiens, organisés dans la salle de la délégation française à l'Assemblée du peuple de Kinshasa.
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Feuille de Route de HOLLANDE : Gare Aux Chocs !
A Dakar et Kinshasa les 12 et 13 octobre, François Hollande s’est initié à l’Afrique ambiguë en balisant son discours avec la défense des droits de l'homme, l'ouverture aux sociétés civiles et la bonne gouvernance des Etats - mais aussi des entreprises. Toutefois, le coup de semonce adressé au club tranquille des chefs du village franco-africain n'est pas sans conséquence sur les relations bilatérales.
Enquête dans les coulisses.
Les nouveaux alliés de Paris - En attendant de poser les actes concrets de sa politique africaine (livre blanc de la défense, aide publique au développement…), François HOLLANDE recourt aux symboles. Il déroule le tapis rouge aux chefs d’Etat élus démocratiquement et évite de s'afficher trop longtemps avec des présidents "élus à vie".
Sur ce baromètre, Macky SALL et surtout Mahamadou ISSOUFOU caracolent en tête. Membre de l’Internationale socialiste, l'homme fort de Niamey sera de nouveau reçu à l'Elysée le 14 novembre, en marge d’une visite à Paris où il doit assister à une table ronde des bailleurs de fonds - il sera logé à l’Intercontinental. Au menu : toujours la crise sahélienne après le récent enlèvement de quatre ressortissants nigériens par AQMI.
Cette visite vient compléter son précédent déplacement officiel en juin. Chouchouté, Mahamadou ISSOUFOU fut par ailleurs le seul chef d’Etat africain à s’être entretenu avec le candidat Hollande durant sa campagne électorale (LC nº632).
Le club des "infréquentables" –
François HOLLANDE fuit inversement les présidents inoxydables, au risque de tendre les relations avec certains pays. Invoquant "un agenda chargé", ses conseillers repoussent régulièrement l’échéance d'entretiens à Paris, préférant privilégier les sommets internationaux pour de brefs échanges.
A Kinshasa, deux conversations d'un quart d'heure chacune ont bousculé Paul BIYA et Denis SASSOU NGUESSO. Malgré son forcing, Idriss DEBY ne parvient pas à être reçu à l'Elysée. La pression des sénateurs socialistes Gaëtan GORCE et Jean-Pierre SUEUR est un facteur aggravant. Ces derniers veulent la lumière sur la disparition, en 2008 à N'Djamena, de l'opposant Ibni Oumar MAHAMAT SALEH. Du coup, le président tchadien, ulcéré, a boycotté le Sommet de la francophonie. Tout aussi mal aimé, Teodoro OBIANG NGUEMA lui a emboîté le pas.
A ce petit jeu de la défiance, d'autres partenaires agacés par le côté "donneur de leçons" de la France pourraient faire de même. François HOLLANDE s'en est expliqué au Congo Kinshasa : "On me reproche de ne pas parler de la même manière à mes interlocuteurs chinois ou russes. Si j’ai le discours de la franchise envers mes homologues africains, c’est parce que j’aime l’Afrique". Un argument qui laisse pour le moins perplexe !
Les ONG, invités personnels du chef ! - S’inspirant de la ligne américaine, le successeur de Nicolas SARKOZY contourne également les milieux d'affaires - forcément vus avec suspicion - et les palais africains, en favorisant les rapports directs avec les sociétés civiles et les ONG. Quitte à contredire Laurent FABIUS, avocat d'une "diplomatie économique".
Aux côtés de nombreux parlementaires comme Philippe BAUME, président du groupe d’amitié France/Congo Kinshasa, ou la députée de Paris Seybah DAGOMA, les seuls invités non politiques de la délégation française au Sénégal et au Congo Kinshasa venaient du milieu associatif. Inédit.
Il s’agissait de Jean-Louis VIELAJUS, PCA de Coordination Sud, et de Jean-Charles AHOMADEGBE, président du Forum des organisations de solidarité internationale issues des migrations. Reste que le soin apporté à éviter toute collusion avec les milieux d’affaires commence sérieusement à irriter le milieu patronal.
Dans un flash-info au vitriol publié le 18 octobre et intitulé "Kinshasa : la dérive", le président délégué du CIAN, Anthony BOUTHELIER, dénonce une approche
"dogmatique" du président HOLLANDE. Ce texte traduit une initiative
personnelle, mais il reflète le sentiment général des hommes d'affaires lassés d'être la cible de tous les maux de la relation entre la France et l'Afrique.
François HOLLANDE à Kinshasa, regardez la Vidéo : http://youtu.be/XiTbD8gssGc
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Ces africanistes qui ont l'oreille de HOLLANDE
Personnalités du monde universitaire et des médias ont directement inspiré les interventions prononcées par François Hollande à l'occasion de son premier périple sur le continent.
Enquête.
A la veille de son déplacement à Dakar puis Kinshasa (12-13 octobre), François HOLLANDE a voulu s'imprégner de l'Afrique inconnue en conviant à déjeuner à l'Elysée, le 8 octobre, plusieurs personnalités africaines et africanistes - journalistes, universitaires et experts.
Etaient assis autour du président français les historiens sénégalais Mamadou Diouf et congolais Elikia M'BOKOLO, directeur d'études à l'EHESS. Le chercheur Jean-François BAYART, directeur de recherche au CNRS, avait également été invité, tout comme la directrice Afrique de TV5 monde, la journaliste Denise EPOTE, et Michel SIDIBE, le directeur exécutif d'Onusida. Lionel ZINSOU, patron de PAI Partners et figure centrale des réseaux africains de Laurent Fabius, était également présent (LC nº644). Fondateur du fonds Partners & associés et ex-DG de l'AFD, Jean-Michel Severino n'a pu se déplacer, mais il a communiqué ses notes.
Si certaines de ces personnalités gravitent plus ou moins dans la mouvance du Parti socialiste (PS), toutes militent depuis des années pour une rupture de la politique de la France en Afrique. Lors d'un colloque organisé en mai 2009 à Paris par Désirs d'avenir, l'association de Ségolène ROYAL, Jean-François BAYART et Elikia M'BOKOLO avaient d'ailleurs été appelés à s'exprimer sur le sujet : "Quel avenir commun pour l'Afrique et l'Europe au XXIe siècle ?".
Plusieurs thèmes et phrases des interventions de François HOLLANDE au Sénégal puis au Congo Kinshasa ont été puisés lors de ce déjeuner, comme le fait de qualifier le français de "langue africaine". Jean-François BAYART a principalement inspiré les passages sur les trafics de drogue en Afrique de l'Ouest.
Elikia M'BOKOLO s'est exprimé sur la politique des visas, notamment à l'égard des intellectuels et des universitaires. Lionel ZINSOU et Jean-Michel SEVERINO ont plus ou moins téléguidé les passages sur la zone franc et les accords de partenariats économiques (APE).
Enfin, la réflexion de Mamadou DIOUF, spécialiste de la période coloniale et professeur à l'Université de Columbia (New York), a inspiré l'initiative du président français de restituer au Sénégal les archives de la France sur le drame de Thiaroye (novembre 1944).
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Doing Business : Le Congo Brazzaville Toujours Parmi les Derniers du Monde
Quand nous disons que le Congo Brazzaville va mal, on nous lance
des noms d'oiseaux en nous traitant de jaloux ou d'aigri. Que dire quand les experts de la Banque Mondiale et de l'ONU disent que le Congo Brazzaville est classé dans les 3
derniers
Le classement de Doing Business 2013 est là : http://francais.doingbusiness.org/rankings
Selon le Rapport Doing Business 2013, le climat des affaires au Congo Brazzaville s'est légèrement amélioré en gagnant une place dans le classement.
Le chemin est encore long pour que le Congo Brazzaville qui n’a enregistr& aucune progression en 2012 devienne un pays émergent. Bien sûr, les griots du pouvoir contesteront ce classement qui pourtant est le reflet de la réalité. Le tableau comparatif 2012 et 2013.
http://francais.doingbusiness.org/data/exploreeconomies/congo-rep
Rappelons que Le 2 Aout 2012 le Congo Brazzaville qui peine à nourrir sa population à pourtant prêter au Niger 50 milliards de F CFA (93,73 millions d'euros); une opération inédite en Afrique francophone.