Brazzaville mérite bien le classement de la ville la plus sale du monde, malgré les alertes, les cris de détresse, les épidémies
récurrentes, l’explosion de la mortalité etc.…, rien, mais vraiment rien ne perturbe les autorités en charge des
questions de salubrité publique. La population s’est par la force habituée à vivre comme des animaux dans la crasse, sur les immondices que personne ne semble plus remarqué.
A Brazzaville même les billets de banque sont sales, ils dégagent une odeur pestilentielle et peuvent causés des maladies à force d’être manipulé ou s’ils restent trop longtemps en contact avec la peau.
A Brazzaville, si vous rendez visite aux gens, ne leur demandé surtout pas d’allez aux toilettes ; même dans les bâtisses les plus cossues les toilettes sentent mauvais et pour cause, chaque construction est connecté à une fosse sceptique qui produit des remontées pas toujours agréable à sentir.
A défaut de fosse sceptique, on creuse un trou jusqu’à la nappe phréatique dans la parcelle et tout le monde y défèque jusqu’à ce que le trou soit plein ; la nappe phréatique contamine l’eau qu’on recueille au robinet si ce n’est celui de l’autre trou qui sert à puiser l’eau pour tous les besoins (faites l’expérience de remplir un verre d’eau avec le robinet et laissé reposer une dizaine de minute).
Résultat, beaucoup de congolais se plaignent d’avoir des maux de ventre ou des coliques compliquées qu’on arrive pas soigner et qu’on attribut à la sorcellerie, ignorance quand tu nous tient…
Il sied de rappeler ici que le litre de bière alcoolisée vaut moins cher que le litre d’eau minérale. Un de mes amis, Dominique F. me rappelait hier encore que cela faisait au moins 6 mois qu’il n’y avait pas d’eau au robinet chez lui à Bacongo, il habite prêt des maisons des chinois de l’avenue des 3 francs, Dieu merci il ne souffre pas des maux de ventre. L'eau c'est la vie nous dit-on et il n'y pas de vie sans eau, les congolais auront-ils appris à ne pas vivre tout en vivant quand même ??
Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux, c'est ce que disait Benjamin Franklin, mais apprement celui-ci ne connaissait pas les congolais...
Je me suis risqué un jour d’aller rendre visite à un ami qui travaille à la mairie centrale de Brazzaville, juste à coté du mémorial de la honte situé dans l’avenue des banques. De l’extérieur la mairie est une majestueuse bâtisse coloniale qui impose le respect, dès le premier étage vous êtes envahit par des odeurs de pisse malgré l’acharnement des femmes de ménage qui curent et récurent tous les coins, même dans ces hauts lieux, la saleté et les odeurs font partie du décor ; étonnant non ?
Au CCF (Centre Culturel Français) les toilettes du rez de chaussée sont constamment fermées à clef, il faut montrer patte blanche avant d’y accéder, là aussi c’est la même désolation, les miasmes et les remontées de la fosse sceptique vous donne envie de faire demi-tour, mais effectivement quand on a un besoin urgent, on ne peut pas faire autrement que de le faire, alors personne ne dit rien et tout le monde s’habitue.
Des immondices partout, des odeurs insupportables par endroit, des routes défoncées dans toute la ville malgré trois municipalisations accélérées ; (une aberration qui consiste à mettre des moyens financiers colossaux pour développer une région par an).
Un centre-ville minuscule quasiment inhabité et inadapté à la vie moderne et qui concentre tous les bâtiments administratifs dans les anciennes bâtisses coloniales. Une artère de deux fois voies avec un terre plein central pompeusement nommée boulevard est l’objet de tous les soins sans que les efforts et les moyens déployés n’en fasse une belle avenue ; cette artère qui part de l’aéroport jusqu’au rond point du CCF (le parcours le plus utilisé par le Président de la République), coupe le centre ville en deux pour aller se perdre de l’autre coté de la ville au quartier Mpila ; c’est dit-on ici avec un sourire ironique, le plus beau boulevard du pays ; boulevard qui d’ailleurs porte le nom du Konducator bien aimé (culte de la personnalité oblige…).
Tous les murs de façades sont sales à cause de la poussière, au milieu de la journée, il y a comme un brouillard épais de poussière en suspension dans la ville. Pour maintenir les murs de façade propre, il faut les repeindre tous les 6 mois, d’ailleurs je mets quiconque au défit à Brazzaville de faire l’expérience de marcher pendant 30 minutes dans n’importe qu’elle quartier et de se moucher avec un mouchoir blanc.
Dans les deux derniers arrondissements fabriqués de toute pièce à Brazzaville (arrondissement 8 : Madibou, arrondissement 9 : Djiri) pour juguler l’extension sauvage du quartier Makélékélé et Mfilou, les populations vivent comme au village, aucune voie bitumée, pas de structure sanitaire adéquat ect...., bref aucune présence de l’Etat sauf des commissariats déglingués ; on m’a même laissé entendre que dans ces quartiers les femmes accouchent dans les bosquets comme des animaux.
En fait Brazzaville est un grand village comme l’avait conçu le colon, sauf que ce grand village est la capitale d’un pays important, producteur de pétrole de surcroit. C’est me diront certains, le modèle Bantou de développement...
Alors qu’ailleurs dans d’autres villes on construit des hôpitaux modernes, des temples du savoir avec des universités connectées, des périphériques et des échangeurs (au Nigéria on vient d’inauguré le plus long pont d’Afrique construit en 5ans), à Brazzaville on en ait encore à se poser des questions sur l’utilité des égouts car ici chaque bâtisse à sa fosse sceptique et son groupe électrogène.
Aucune avenue digne de ce nom, aucune route qui répondrait aux standards internationaux, d’ailleurs tout le pays ne possède même pas une seule autoroute, une seule université qui n’a d’université que le nom pour tout le pays, trois lycées techniques dans cette ville tentaculaire qui n’a ni banlieue ni faubourg.
J’ai dénombré moins d’une dizaine de librairie dans toute la ville, d’ailleurs à quoi bon puisque les congolais ne savent pas lire et ne lisent jamais alors que le pays est l’un de premier pourvoyeur d’écrivain en Afrique subsaharienne. Si vous voulez cacher quelque chose à un congolais, placer la dans un livre. Incroyable mais vrai...
17 ans après la guerre civile, la ville de Brazzaville offre une vision dantesque comme si le pays était encore en guerre ; même la ville de Gaza en Palestine est mieux entretenue, d’ailleurs la Palestine qui est en guerre depuis plus de 50 ans avec son voisin Israël est mieux classée dans le Doing Business que le Congo Bazzar-ville.
Brazzaville est une ville tentaculaire où règne l’anarchie malgré la présence omniprésente des forces de sécurité. Brazzaville est sale, c’est le moins qu’on puisse dire, on comprend pourquoi les nombreuses opportunités d’affaires qu’offre le Congo Brazzaville n’attirent pas les investisseurs et cela, malgré les nombreux voyages des autorités autour du monde pour faire venir les investisseurs. Même la très nombreuse diaspora congolaise s’abstient.
Le Congo Brazzaville n’est pas un bon pays pour les touristes, le Congo Brazzaville n’est pas un pays sexy pour les affaires, le Congo Brazzaville n’attire que les mercenaires et les casse-cous du business, ceux qui cherchent une rentabilité maximale en très peu temps. Toutes les banques étrangères qui s’installent dans le pays l’ont compris, elles sont là pour exclusivement participer à la grande fiesta du siphonage financier, du détournement et de l’évasion fiscale ; avec eux, les nombreuses entreprises spécialisées dans le transfert d’argent.
Le Congo Brazzaville c’est 342 000 km2 avec moins de 40 habitants au km2 avec les deux tiers de la population qui se concentrent sur les deux grands villages du pays, Brazzaville et Pointe-Noire.
Dans ces deux villages la règle c’est la promiscuité, tout le monde se frotte contre tout le monde chez soi à la maison comme dans la rue. Tout le monde s’entasse dans ces deux grands villages conçus par les colons sans aucun plan d’urbanisation ni de viabilisation faisant ainsi explosé leurs limites comme dans les favelas de Rio ou les bidonvilles de Manille.
A Brazzaville, dans une parcelle de 400 mètre carré, il n’est pas rare de voir cohabiter trois familles et leurs enfants sinon plus. Les gens sont entassés les uns sur les autres avec souvent des toilettes communes et tout le manque d’hygiène qui s’ensuit ; rappelé vous qu’il n’y a pas de service de ramassage d’ordures à Brazzaville ; chacun se débrouille avec ses déchets. Cette saleté et ce manque d’intimité pousse les gens dans la rue et, dans la rue chacun peut tout se permettre ou presque.
A Brazzaville la rue appartient à celui qui est le plus fort, comme dans la jungle ; quelqu’un peut se lever un bon matin et occuper un bout de trottoir pour y faire absolument ce qu’il veut sans que cela ne choque personne. Ainsi, on voit des personnes entreposer dans la rue leurs matériaux de construction (sable, gravier, etc..), d’autres s’accaparer d’un bout de trottoir pour y faire leur commerce.
N’importe qui peut décréter de faire la cuisine dans la rue, réparer sa voiture sur le trottoir ou même abandonner son véhicule en panne sur la chaussée pendant des semaines ; c’est le bordel organisé ou plutôt l’anarchie et la jungle en ville. Faute de toilette publique, il n’est pas rare de voir les gens faire pipi n’importe où et même déféquer en plein jour dans la rue ; j’en vois toujours une quand je passe par la patte d’oie aux abords du Stade Alphonse Massamba Débat. Ouvrez l’œil si vous passer par là.
Encore mieux que ça, les veillées. Là encore, une sorte de règle non écrite donne à tout citoyen tous les droits dès lors qu’il est éprouvé : le droit de s’approprier la partie de la rue qu’il estime nécessaire pour accueillir tous ceux qui viendront le soutenir et surtout le droit de faire autant de bruit qu’il veut.
Naguère dans les veillés mortuaires on entendait des pleurs et des lamentations en souvenir du mort, aujourd’hui ce sont les Disc-Jockeys dûment payés, avec du matériel de sonorisation hyper puissant qui assurent le tintamarre non-stop jusqu’au petit matin lors des veillés pour semble t-il dire au revoir au défunt. Ces veillés mortuaires sont devenues les hauts lieux de la drague et de la beuverie qui est ici un sport national, d’ailleurs les excentriques en mal de popularité nommée "les sapeurs", font régulièrement le tour des veillées de leur quartier pour se faire remarquer. Bizarre, vous ne trouvez pas ?
Brazzaville peut être noyer sous les immondices, manquer d’eau potable pendant plusieurs semaines sans que ça n’émeuve personne mais, supprimer la bière pendant trois jours à Brazzaville peut conduire à des émeutes et peut-être à la révolution.
A Brazzaville la rue est un espace de liberté ou plutôt un espace d’anarchie, les habitants de Brazzaville crachent beaucoup dans la rue, on urine dans la rue sans gène ; même les femmes urinent debout sans se souiller, on mange dans la rue dès le matin, on boit dans la rue ect… c’est aussi dans la rue qu’on règle ses problèmes, qu’on donne rendez-vous, qu’on fait des rencontres et qu’on se distrait, rappelons qu’il n’ y a rien pour se distraire à Brazzaville sauf les débits de boissons dans lesquelles on vous sert jusqu’à plus soif et les églises de réveil qui vous promettent des lendemains qui chantent.
Les débits de boissons sont dans toutes les rues, ils sont pris d’assaut dès les premières heures de la matinée ; ici on appelle cela "se mouiller la gorge". Presque toutes les femmes et tous les hommes arborent un petit ventre rond de la taille d’un ballon de rugby, conséquence de cette course effrénée à la beuverie, si vous rajoutez à cela l’anatomie particulière du nègre qui a un fessier exubérant, vous avez des personnes complètement difforme avec un fessier rebondit et un ventre rond, voyez le tableau !!
Personne ici ne veut croire que la bière fait grossir et que l’excès de poids ou l’embonpoint est le symptôme d’une mauvaise alimentation ; c’est presque la course effrénée à "qui sera le plus gros et gras", d’ailleurs les couturiers locaux taillent des vêtements sur mesure aux femmes et aux hommes pour mettre en valeur ces formes rebondies qui sont la particularité de l’anatomie nègre.
C’est un pays étrange qui, à la faveur de la misère et de la paupérisation a basculé du marxisme pur et dur des années 70 à une religiosité agressive, tout le monde ou presque ici croit en Dieu et au fétichisme.
Par nécessité ou par obligation, la rue est prise d’assaut par tout le monde ; la rue est un véritable spectacle à Bazzar-ville la ville de toutes les nuisances : nuisances olfactives, nuisances sonores, nuisances visuels ect…, Bazzar-ville est sale comme une ville à peine sortie des bombardements ; partout des épaves de voitures qu’on laisse rouiller sur place, dans les quartiers les belles bâtisses côtoient les bicoques, les taudis et les habitations défoncées ; même les nouveaux bâtiments en construction paraissent sales.
Binevenu quand même à Bazzar-ville.