Ebauche d’un projet de société pour les futurs dirigeants du Congo
Le Congo Brazzaville se doit
chaque jour par des politiques que nous aurons à conduire de consolider son indépendance économique, sociale, géostratégique et politique en œuvrant dans un cadre qui privilégie le patriotisme,
la transparence et la justice sociale pour inclure chaque fille et fils du Congo dans l’œuvre de refondation, réconciliation, et de revitalisation de notre tissu socio économique en nous appuyant
sur la programmation, la prospective et la planification.
S’agissant du patriotisme, qui est le dévouement d’un individu envers son pays comme étant sa patrie, consisterait à favoriser en bonne intelligence une répartition équitable du revenu national en faisant en sorte de mettre sur pied des mesures renforçant l’égalité des chances où que ce soit sur l’étendu du territoire à chaque fille et fils au Congo Brazzaville, tout en essaimant à travers l’ensemble du territoire national les unités de production, les centres de formation, les infrastructures et les écoles. C’est grâce au travail de chacun que nous pourrons mobiliser les revenus que nous repartirons équitablement pour éviter d’exclure nos compatriotes pour des raisons tribales. Le patriotisme nous pousse à aimer notre pays, le construire et donner le meilleur de nous pour que réussisse notre pays.
La transparence à notre niveau va dans le sens de la transparence de la vie publique ; il s’agirait d’associer toutes les forces vives, les experts internationaux, la société civile et les autorités locales dans la réalisation des audits qui seront mis à la disposition du public en vue de l’en informer sur la situation réelle de nos finances publiques, en soulignant grâce à la prospective nos forces et faiblesses de manière à créer toutes les conditions susceptibles de renforcer nos libertés, nos solidarités et notre indépendance dans une société qui s’appuient sur le dialogue fécond.
On mettrait sur pied une autorité administrative indépendante composée des jeunes juristes qui veillerait à l’éthique, la bonne application des règles édictées et surtout la protection des droits de L’homme en sanctionnant les gestionnaires de faits. La sanction n’est pas la pénalisation, elle est un outil de contrôle qui permet d’encourager les femmes et hommes honnêtes, sérieux et professionnels et en pénalisant sévèrement ceux qui pillent, volent et détruisent leur outil de travail. Ainsi nous devons avoir des règles claires, connues de tous et s’appuyant sur la déontologie, l’éthique et le respect des normes adoptées par le parlement.
Dans tous les cas, la refondation de notre pays passe par l’inclusion de toutes les filles et fils du pays dans l’édification de notre pays, c’est ainsi que nous devons favoriser la justice sociale, qui est elle-même est un principe politique et moral qui a pour objectif une égalité de droits, et une solidarité collective qui permettent une redistribution juste et équitable des richesses, qu’elles soient matérielles, symboliques et morales entre les différents membres de la société.
Au niveau de la puissance publique, on se doit de compenser certaines inégalités qui apparaissent dans le fonctionnement de la société en faisant en sorte que les composantes de celle-ci puissent se développer tant sur le plan économique, social et culturel. Si nous faisons le choix du modèle libéral, la justice sociale serait favorisée par la protection des opportunités et des initiatives privées. Par contre, si nous nous engageons dans une option sociale démocrate, c’est L’Etat qui interviendrait pour tempérer par le moyen de la fiscalité les profits démesurés en redistribuant aux plus démunis ces surplus. En ce qui nous concerne, nous nous prononçons pour la sociale démocratie qui est si proche de nos valeurs.
Ayant dégagé les principes fondateurs qui conduiront toutes nos actions en nous appuyant sur le patriotisme, la transparence, et la justice sociale. Nous plancherons sur les mesures concrètes qui doivent être traduites quotidiennement dans la vie des filles et fils de notre pays sans nous écarter de ces trois principes qui fondent le cœur de notre politique.
Pour conduire notre pays vers l’émergence, pour consolider l’indépendance nationale, nous nous référerons toujours sur le triptyque Patriotisme, transparence et justice sociale en commençant par développer nos forces productives, la productivité du travail et l’amélioration des conditions de vie matérielles des populations rurales et urbaines en consacrant une part substantielle de revenu dans l’ensemble du territoire national à la construction des sources d’énergie, des infrastructures physiques et d’un cadre réglementaire et juridiques claire incitant à investir dans le secteur productif, et en soutenant l’initiative privé nationale pour la conduire au succès et résorber le chômage massif des jeunes.
On ne peut concevoir une politique sans penser au financement des projets utiles, que nous souhaitons réaliser, cela suppose, que nous puissions avant tout compter sur nos propres ressources, en tenant compte des évolutions des produits qui nous procurent les recettes utiles.
Bien que l’on constate une certaine baisse des prix des cours du pétrole dû aux nouvelles technologies qui permettent l’exploitation du gaz de schistes, la promotion des moteurs hybrides consommant de moins en moins de pétrole et la montée des énergies alternatives, qui sont autant de facteurs qui contribuent à la baisse du cours de pétrole. Notons que sans engager des efforts pour assainir les finances publiques, nous avons depuis au moins une décennie un budget excédentaire.
Notre démarche consisterait à transformer la rente tirée de l’exportation du pétrole, de l’or vert et des mines en forces productives en injectant les ressources requises de manière à tirer profit du secteur primaire.
Le secteur primaire inclut : l’agriculture, l’exploitation forestière, la sylviculture, la pêche, l’élevage, et les industries extractives font partie du secteur productif. Au-delà, nous avons à développer le secteur secondaire qui consiste en la transformation des produits issus du secteur primaire ; on peut inclure les industries de conservation, l’agro alimentaire, l’agro industrie, la chaine du froid, la construction mécanique, électronique, la pharmacopée et les biotechnologies peuvent être considérées comme secteur secondaire, enfin, nous avons le secteur tertiaire qui concerne l’administration elle-même, le commerce, la banque, le transport, la santé et l’éducation etc… jusqu’ici elle est dominante dans notre économie.
Une économie digne de ce nom fait fonctionner tous les secteurs, étant donné que l’économie n’est pas seulement l’administration des ressources rares, mais elle est aussi cette activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l’échange et la consommation ; d’ailleurs le président Congolais Denis SASSOU N’GUESSO disait lui-même « un peuple qui ne consomme pas, ce qu’il produit, n’est pas un peuple libre » ; il y a donc lieu de favoriser la revitalisation de notre secteur productif en vue d’insérer toutes les congolaises et congolais dans l’appareil productif.
Pour permettre cette insertion dans l’appareil productif, il y a des préalables, que nous avons décrits dans le triptyque patriotisme, transparence et justice sociale. En somme nous prônons la bonne gouvernance, la solidarité et la dynamisation de notre économie pour mieux repartir les fruits de la croissance grâce à l’implication de tous dans l’œuvre de refondation de notre pays.
L’émergence du Congo suppose, que nous initions sans plus attendre une démarche visant à consolider, à étendre et développer les forces productives, la productivité du travail, l’innovation et l’excellence. En attendant nous pensons qu’il faut déjà favoriser l’adduction d’eau potable, l’électrification du pays et la gazéification.
Pour tout pays qui souhaite se lancer dans l’industrialisation, il s’engage dans la voie garantissant l’indépendance énergétique, c’est pourquoi, il est utile de mettre en place tous les vecteurs qui nous permettent de maitriser nos couts de production (compétitivité prix), tout en contribuant par l’accession de tous à l’électricité à l’amélioration de la qualité de vie de nos populations, en ce sens qu’elle permet de conserver l’énergie humaine et multiplie exponentiellement la productivité de l’économie.
Nous avons pour cela les réserves de charbon, d’uranium, des vents, le soleil, du gaz et de avec la possibilité de développer des centres hydrauliques et mêmes hydroélectriques pour réussir. D’ailleurs le développement des sources d’énergie (eau, courant électrique et gazéification) est un gisement d’emploi qui pourrait nous permettre de réduire le chômage des jeunes.
L’autorité publique prendrait en main aussi le logement, l’aménagement du territoire, l’urbanisation et la construction des villes nouvelles en s’appuyant sur un plan décennal d’urbanisation permettant à chaque fille et fils de disposer d’un logement décent, organiser les villes pour y vivre et les transports en commun, faire cela, c’est assurer de main de maitre la libération des Congolaises et Congolais.
Il s’agit de lancer avec l’appui de l’Etat, des entreprises parapubliques (sociétés immobilières construction pour le financement et la mise en œuvre des projets de construction, le crédit foncier pour l’achat des terrains et crédit mobilier pour financer l’industrie de transformation et les équipements de maison), des promoteurs privés, des banques et des habitants de créer au niveau local des industries de matériaux de construction en faisant usage de la terre qui est source inépuisable et qui demeure un matériau de construction accessible à tous. La technologie de fabrication est facile à maitriser, on concevrait briques, carreaux, tuiles et sanitaires). Voilà un gisement d’emploi porteur, puisqu’on construira logement, fabriquerait les matériaux de construction.
Conformément à sa mission qui consiste à construire les routes, former les ressources humaines, veiller à l’accès de soins, il se doit de contribuer à l’habitation sociale pour permettre aux concitoyens des revenus modestes d’être propriétaires d’un logement. L’urbanisation, le transport, le logement et une industrie de matériaux de construction sont des gisements d’emploi. La sic, le crédit foncier et le crédit mobilier peuvent bénéficier d’une dotation de 12 milliards sur trois ans en raison de 4 milliards chaque année, étant donné que nous jetons tous les deux ans pour le fespam 4 milliards qui auraient pu servir à résorber le chômage, consolider l’indépendance nationale et permettre de fructifier cet argent grâce à la location ou la vente des logements sociaux.
Après le logement, nous devons consacrer au moins 20% des recettes publiques pour conduire notre pays à l’autosuffisance alimentaire, il ne s’agirait pas de céder les terres sur cent ans aux intérêts étrangers, mais de redistribuer équitablement à travers le pays le foncier à ceux de nos compatriotes qui souhaitent se lancer dans la sphère agricole. On créerait une institution bancaire qui accorderait des crédits en nature (équipements, intrants, semences, débouchés) et un salaire aux exploitants jusqu’à la consolidation de l’activité. Les taux d’intérêt en matière agricole ne doivent pas dépasser 5%, à coté de cela, on devrait promouvoir les silos, les industries de conservations, de transformation, ainsi qu’une industrie mécanique tournée vers les équipements agricoles en coopération avec nos partenaires de la CEMAC, les pays Francophones et émergents (tracteurs, camions et autres équipements agricoles…). On pourrait grâce à un partenariat privé public relancer des huileries, savonneries et distilleries en vue de favoriser la résorption du chômage et de mieux redistribuer le revenu national.
L’Homme ne vit pas seulement de pain. Le développement suppose aussi que nous puissions disposer des femmes et des hommes capables d’accompagner, de soutenir et d’amplifier le processus de développement en s’appuyant sur l’imagination, la créativité et l’inventivité.
Cela nous impose de mettre les grands moyens dans l’accumulation du capital humain (ensemble des aptitudes, talents, qualifications, expérience accumulés par un individu qui détermine en partie sa capacité de travailler ou de produire pour lui-même et pour la société). Ce capital humain s’acquiert par l’éducation ou même l’apprentissage.
Comme nous l’avons déjà dit, notre démarche est basée sur le patriotisme, la transparence et la justice sociale pour répondre aux besoins de nos filles et fils en matière d’éducation, il s’agit dès lors d’assurer l’égalité des chances, de redéfinir la carte scolaire, encourager le mérite et essaimer dans toutes nos capitales départementales : centres de formation professionnel, lycées technologiques, professionnels et agricoles, cycle de rattrapage, centre de recyclage et de réadaptation ainsi que les lycées d’enseignement général.
On penserait à octroyer les bourses aux plus démunis, aux plus méritants et quiconque ferait les études supérieures hors du territoire national doit bénéficier de la bourse. On peut exclure de la politique éducative l’enseignant, il s’agit d’améliorer et revaloriser le traitement de son revenu, ses conditions de travail et même envisager d’améliorer sa condition d’existence matérielle. Dans le même temps, on penserait au recyclage du corps enseignants. Tous les enseignants qui seront passibles de corruption doivent être sanctionnés de manière exemplaire. Il s’agit de réduire la corruption, le droit de cuissage et tous les vices qui minent ce système.
Comme nous avons examiné le capital humain, nous pensons qu’il est du devoir de l’Etat de veiller à la santé du peuple en favorisant l’accès de tous aux soins de santé. On privilégierait la prévention sans négliger le curatif. On réhabiliterait le serment d’Hippocrate, l’éthique et la déontologie du médecin. On va mettre le paquet sur l’hygiène, l’éducation alimentaire (diététique) et combattre la corruption du personnel médical.
Les médecins ayant leurs cabinets privés ne pourront exercer dans les hôpitaux publics, cependant l’Etat leur octroierait les moyens pour que ces cliniques répondent aux normes en vigueur. Il ne s’agirait plus de payer en numéraire les actes médicaux. On va créer une couverture maladie universelle. En somme, nous devons dans tous nos actes agir en intégrant notre référence patriotisme, transparence et justice sociale.
Ces trois principes guideront toutes nos actions pour sortir le pays de sa torpeur, du tribalisme et du sous développement. Ainsi pour se donner les chances de réussite, nous envisageons d’arrimer le pays dans la bonne gouvernance en assurant à tous la liberté d’expression, y compris aux adversaires, et donner un statut à l’opposition, nous favoriserons la montée en flèche de la société civile en lui proposant une formation sur les droits et devoirs du peuple, nous garantirons les libertés syndicales, de presse sans inquiéter les leaders d’opinions et les médias, on pourrait évoquer tous les sujets, sauf ceux qui menacent la cohésion nationale et le vivre ensemble. Notamment tout propos incitant à la haine tribale serait sévèrement sanctionné.
Pour asseoir la démocratie, il faut sans cesse éduquer le peuple pour libérer l’esprit et qu’il ait les instruments utiles au contrôle des élus, qui rendraient compte de la gestion des deniers publics, c’est dans ce sens, que l’école serait gratuite de la maternelle en troisième en rendant aux parents leur pouvoir d’achat, et agissant sur l’égalité des chances.
Force est de constater qu’au Congo Brazzaville, la démocratie a souvent été détournée, escamotée et confisquée par la classe dirigeante, surtout que tous les partis au Congo Brazzaville n’ont aucune référence idéologique et quand ils arrivent aux affaires, ils se contentent de prendre les ordres des firmes multinationales, des institutions financières internationales (IFI), et de gérer leurs intérêts, alliances et intrigues au lieu de prendre à bras le corps le quotidien du peuple.
Les positions d’autorités légalisées au lendemain des élections truquées permettent à ceux qui occupent celles-ci d’extraire, d’extorquer et de redistribuer les ressources (la politique du nguiri et des "enveloppes"). L’institutionnalisation de l’Etat de droit est pervertie par la personnalisation du pouvoir et la stratégie d’accumulation redistribution qui préside à chaque niveau de la hiérarchie, du sommet à la base en passant par les intermédiaires.
Bien que l’Etat existe, les institutions Etatiques sont moins importantes parce que si affaiblies par l’excès de personnalisation du pouvoir. La démocratie ne progresserait que si un contrôle de la circulation des richesses conduit à limiter les prébendes en faisant en sorte, que par le biais d’une information transparente, accessible et ouverte à tous, que nous parvenions à répartir équitablement grâce à l’équité territoriale, la justice sociale, le patriotisme, et l’égalité des chances, inclure chaque fille et fils dans son rôle de citoyens à jouir des fruits de la croissance.
Au moment, où la violence d’Etat s’amplifie avec les enlèvements, les interdictions de réunions, les arrestations arbitraires, l’étouffement des libertés, l’interdiction sinon la suspension des hebdomadaires proches de l’opposition et autres menaces proférées vis-à-vis des organisations de droits de l’Homme viennent affaiblir l’émergence de la société civile. Dans des telles conditions, les Congolaises et les Congolais demeurent les sujets du régime en place et non les citoyens.
Nous souhaitons, dans la transparence, le patriotisme et la justice sociale conduire nos sœurs et frères à devenir les acteurs premiers de la vie politique, donc des citoyens qui voteront, participeront et contribueront à construire un pays moderne, dynamique et heureux, réconcilié avec lui-même, parce que nous pourrons donner notre point de vue sans être inquiéter, travailler par rapport à nos compétences et proposer ce qui est bien pour le pays, où que l’on soit.
A ce niveau, nous dégageons les mesures à prendre pour consolider la démocratie en vue de reconstruire notre pays en lui permettant de passer d’une économie rentière à une économie productive dynamique alliant efficacité de marché, la planification, la prospective et la performance.