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Le Retour du Parti Unique / Peur sur la Ville / Des Etudiants Refoulés

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LE RETOUR DU PARTI UNIQUE

L’Opposition Dénonce les Vacheries du Régime de Brazzaville

Par Rufin TOFFE MABALA (Talassa)

Ambroise Hervé MalongaIl n’y a plus aucun doute possible dans ce cadre, comme on peut l’imaginer, la peur du pouvoir et le retour du monopartisme se manifestent aujourd’hui au grand jour. En témoignent les vacheries perpétrées par le pouvoir de Brazzaville contre l’opposition. La gymnastique à laquelle s’est livré Ambroise Hervé MALONGA, le président de la Convention des Républicains (RC), qui en fait pour une énième fois les frais le 22 octobre 2011 à Mfilou, en dit long.

En effet, après moult tergiversations, les responsables habilités de la mairie du 6ième arrondissement, qui prétextaient que l’assemblée générale des militants et sympathisants de la Convention des Républicains de Mfilou, prévue à 15 heures 30 minutes, n’avait pas été permise, ont fini par  l’autoriser alors qu’il était à peu près 17 heures 30 minutes. Une autre façon à n’en point douter de mener en bateau les leaders de l’opposition, qui devraient, face à la ruse et à l’hypocrisie du pouvoir de Brazzaville, bâtir des stratégies pour éradiquer ces tromperies ou fourberies.

Me Ambroise Hervé MALONGA a relevé lors de cette assemblée générale que son parti milite pour le changement et le renouveau, l’émergence d’une nouvelle élite dans le pays, tout en expliquant que les descentes organisées dans les arrondissements, les quartiers, les communes, les districts, etc…, s’inscrivent dans ce cadre afin de préparer l’avènement de l’alternance et le changement pacifiques. Il n’a pas également manqué de signaler la nécessité de garantir dans notre pays la vraie démocratie, les libertés fondamentales dont celles d’expression, de circulation, de parole, de marcher, de tenir des réunions et bien d’autres.

Il ne sera plus admis et accepté nulle part demain, a-t-il fait savoir, qu’un pouvoir, quel qu’il soit, militaire ou civil, s’octroie le droit d’interdire à un parti politique reconnu ou une association agréée, de tenir un meeting, une réunion politique, estimant que ce temps est révolu.

Sur ce point, Me Ambroise Hervé MALONGA interpelle, avec les égards qui lui sont dus, le président de la République, M. Denis SASSOU NGUESSO, pour qu’il rappelle à l’ordre toutes ces autorités politico-administratives municipales ou départementales qui, par excès de zèle, de fourberie, d’hypocrisie ou de vanité, se complaisent à agir dans ce sens, comme au temps du monopartisme banni longtemps dans notre pays.

Le président de la CR s’est aussi appesanti à cette occasion sur la recrudescence de certains fléaux sociaux qui ne cessent d’inquiéter beaucoup de nos compatriotes épris de paix et de justice parmi lesquels les braquages, les viols, les assassinats, les vols à mains armées, etc. Il a fustigé le manque dans beaucoup de quartiers de Brazzaville de l’électricité et de l’eau potable, malgré, selon lui, les promesses faites souvent à hue et à dia par le pouvoir de Brazzaville.

L’incivisme qui a atteint son apogée dans notre pays, est aussi devenu un secret de polichinelle. Pour Me Hervé Ambroise MALONGA, aujourd’hui, les Congolaises et les Congolais son perplexes et ne savent pas à quel saint se vouer parce que le gouvernement est incapable d’apporter des véritables solutions aux problèmes auxquels ils sont durement confrontés ou d’éradiquer notamment les comportements déviants adoptés actuellement par un bon nombre de nos compatriotes.

Il a fustigé la corruption et toutes les manœuvres de tricherie qui ont pris corps au niveau de la justice congolaise à l’instar des enquêtes préliminaires qui sont faites moyennant paiement de sommes d’argent, sans oublier les gardes à vue et les détentions préventives pratiquées en violation des dispositions légales et assujettis au versement de pots de vin au vu et au su de toutes les autorités compétentes en charge de ces questions. Il a cité lors de cette rencontre la commission nationale de lutte contre la corruption qui a publié en octobre 2011, un rapport où elle reconnaît que la corruption avait gangrené tous les secteurs d’activités de la vie nationale.

Me Ambroise Hervé MALONGA a informé l’assistance sur le rebondissement de l’affaire des disparus de beach de Brazzaville, avec le séjour réalisé récemment au Congo Brazzaville par une mission des Nations Unies. Elle vient de publier un rapport qui enjoint le gouvernement congolais à poursuivre les investigations afin de clarifier la situation. Aujourd’hui, les faits étant têtus, après plusieurs années, l’histoire donne raison à tous ceux qui oeuvrent pour l’éclatement de la vérité dans cette affaire.

Il s’est  posé la question de savoir comment comprendre que la femme d’un ministre congolais se promène avec cinquante (50) milliards de francs CFA, sans être inquiétée ? Selon lui, cela ne démontre-t-il pas la vérité sur les accusations portées par Monsieur Robert BOURGI contre certains présidents africains dont, dit-on,  Monsieur SASSOU NGUESSO, qui serait parmi les pourvoyeurs de fonds aux autorités françaises au moment où les Congolais pataugent dans la misère et le chômage.

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Peur Sur la Ville de Mossendjo

La Milice Privée Armée du Maire Maurice MBOBI, Mate la Population

Par Fall MESSIER ZHOZIER (Talassa)

Est-ce un excès de zèle ou une façon de matérialiser systématiquement et sans complaisance des consignes venues, peut-être, d’en haut, visant à intimider les populations et à interdire des mouvements citoyens de contestation ? Qu’à cela ne tienne, le vice-président en charge de la communication et porte-parole du comité de suivi du mémorandum sur la situation du district de Mossendjo, Monsieur Albert MALOULA NZAMBI a dénoncé l’attaque barbare et sauvage perpétrée contre des manifestants le 23 septembre 2011 par la privée milice du maire de cette localité, M. Maurice MBOBI.

Monsieur Albert MALOULA NZAMBI a fait cette dénonciation au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le 22 octobre 2011 à Brazzaville en vue d’informer l’opinion nationale et internationale sur la situation qui prévaut à Mossendjo dans le département du Niari.

Comme la situation n’avait toujours pas trouvé de solutions définitives et durables, le 22 septembre 2001, ce comité avait une fois de plus tenu un meeting suivi d’une marche pacifique, qui s’est terminée par un sit in devant le siège du Conseil municipal et départemental où les manifestants avaient passé la nuit sans aucun incident.

Pour Monsieur Albert MALOULA NZAMBI, le pire qui était à craindre, s’était finalement produit le matin du 23 septembre 2011, quand la milice privée du maire de Mossendjo Monsieur Maurice MBOBI, droguée toute la nuit, délibérément, avec le chanvre indien et l’alcool, et armée de machettes et d’autres armes blanches, avait attaqué les manifestants qui n’avaient aucune arme.

Au cours de cette attaque, deux manifestants avaient été grièvement blessés et conduits à l’hôpital où ils avaient été poursuivis par les membres de la milice privée du maire Maurice MBOBI, décidés coûte que coûte de les tuer,  mais sauvés de justesse par l’intervention des garde-malade, a souligné pendant cette conférence de presse M. Albert MALOULA NZAMBI, avant d’expliquer que ces victimes sont toujours pris en charge par le comité en ce qui concerne leurs soins médicaux.

Il demande que toutes les mesures nécessaires qui s’imposent, soient mises en œuvre par le gouvernement qui refuse de sanctionner Monsieur Maurice MBOBI, par rapport à la mauvaise gestion avérée et à la violation permanente des lois et règlements de la République, dont il fait montre, encourageant ainsi la pratique des antivaleurs et la décentralisation de détournement, qui violent les dispositions des articles 50, 61 et 65 de la loi n°7-2003 du 6 février 2003, portant organisation et fonctionnement des collectivités locales, mais aussi celles concernant l’article 173 de la Constitution du 20 janvier 2002, interdisant et réprimant "la création des milices privées".     

Il sied de signaler que depuis le 20 mai 2011, il a été déclenché dans ce district un mouvement citoyen, selon lui, qui s’est matérialisé par la rédaction d’un mémorandum au regard de cette crise.

Dans ce document adressé au ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Monsieur Raymond Zéphirin MBOULOU, avec ampliations au préfet du département du Niari et au président de la République, M. Denis SASSOU NGUESSO, les signataires agissant au nom de la majorité silencieuse de la population, fustigent la mauvaise gouvernance locale caractérisée par un pillage sauvage du patrimoine communal tant matériel que financier, ayant entraîné un recul considérable de cette commune urbaine sur tous les plans.

Devant le silence et la négligence du gouvernement face à ces dénonciations, les signataires de ce mémorandum avaient organisé le 3 juillet 2011, un meeting pour rappeler aux autorités nationales, la nécessité de régler cette crise qui commençait à perdurer.

Lors de sa rencontre le 8 juillet avec le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation Monsieur Raymond Zéphirin MBOULOU, le bureau du comité de suivi du mémorandum avait réitéré ses revendications. Au mois d’août 2011, profitant de son séjour à Mossendjo, un ministre originaire de ce département avait également reçu ce comité qui avait mis à sa disposition, leurs doléances.

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108 Etudiants Congolais Refoulés par les Autorités de la RDC

La Brouille Entre Brazzaville et Kinshasa Traumatise Les Etudiants

Par Amos COLOMBE & Fall MESSIER ZHOZIER (Talassa)

N’en déplaise à tous ceux qui ont l’habitude d’embrouiller et de tromper les Congolaises et les Congolais des deux rives, comme pour dire que les relations historiques et séculaires existant entre les deux Congo ne sont pas vraiment au beau fixe aujourd’hui, comme on aime toujours nous le laisse croire. En témoignent les quelques points de désaccord et certains actes délictueux, provocateurs et conflictuels observés ces derniers jours, occasionnant ainsi une tension très perceptible, mais latente, entre les deux pays.

Parmi les incidents survenus récemment figure celle concernant le refoulement le 18 octobre 2011 dès le beach de Ngobila de la République Démocratique du Congo (RDC) par les autorités compétentes de ce pays, de 108 étudiants du Congo Brazzaville qui y étaient officiellement inscrits dans les différents établissements d’enseignement supérieur.

Ces jeunes étudiants du Congo Brazzaville étaient bel et bien inscrits au su et au vu de tous les responsables des ministères des deux pays en charge de ces questions. Pour preuve, c’est la  note n° 240 du 19 septembre 2011 du ministère de l’enseignement technique, professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi qui autorisait ces étudiants du Congo Brazzaville à aller étudier en RDC.

Pourtant, ceux-ci étaient accompagnés.

Les autorités de Kinshasa n’auraient pas apprécié le fait que ces étudiants n’aient, pour faire leur voyage, qu’un un Laissez-Passer, tenant lieu de Passeport, au lieu d’un vrai Passeport. Elles auraient également prétexté n’avoir pas été au courant de l’arrivée de ces étudiants en RDC. Comme pour dire qu’ils ne remplissaient pas toutes les conditions requises pour réaliser leur voyage. N’y a-t-il pas anguille ? A qui profite ce flou artistique ?

Selon les informations glanées par la rédaction du journal Talassa auprès de certaines autorités, le gouvernement du Congo Brazzaville aurait récemment averti les pays africains sur la pénurie de carnet de passeport dans le pays, obligeant donc les Congolais désireux de voyager à l’extérieur à ne détenir qu’un Laissez-Passer tenant lieu de Passeport. Ainsi, beaucoup de nos compatriotes n’ont voyagé  au Benin, au Togo, etc, qu’avec ce document que les autorités de Kinshasa n’ont pas trouvé légal. Nombreux sont ceux qui ne comprennent donc pas cette réaction de la RDC.

N’est-elle pas la suite logique de l’incident survenu dernièrement dans la localité de Loukoléla, relevant de la Province de l’Equateur dans le Nord-Ouest la RDC où des hommes armés de ce pays en provenance du Congo Brazzaville, semble-t-il, auraient attaqué cette entité administrative ?

Le vice-ministre de l’intérieur, de la sécurité, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire de la RDC, M. Adolphe LUMANU MULENDA BWANA N’SEFU, n’avait pas mis de gant pour l’annoncer le 7 octobre 2011. Ce qui avait également poussé le ministre de l’intérieur et de la décentralisation du Congo Brazzaville, M. Raymond Zéphirin MBOULOU, à qualifier l’attaque présumée de Loukoléla de montage.

Cet incident avait fait l’objet d’une rencontre le 12 octobre 2011 à Brazzaville entre MM. Raymond Zéphirin MBOULOU et  Adolphe LUMANU MULENDA BWANA N’SEFU, à l’issue de laquelle ils avaient déclaré que tout était au beau fixe entre les deux pays. Certains Congolais de Brazzaville ne cessent pas de se poser la question de savoir pourquoi nos services d’immigration et leurs hiérarchies respectives ne sont-ils pas sévères vis-à-vis des congolais de Kinshasa qui ne rentrent chez-nous qu’avec des cartes d’électeurs ou des permis de conduire ?               

Le refoulement des étudiants du Congo-Brazzaville par la RDC qui n’a pas reconnu leur Laissez-Passer comme titre de voyage régulier, ne devrait-il pas donc interpeller tout le monde dans le pays ? Certaines générosités ou largesses dont jouissent quelques étrangers au niveau de nos frontières ne devraient-elles pas cesser ? Jusqu’à quand va continuer le Congo zoba ? Toutes les autorités compétentes devraient prendre conscience que ces largesses sont vraiment suicidaires parce qu’elles peuvent porter atteinte à sécurité de notre pays. Nos autorités habilitées ne le savent-elles pas mieux que quiconque ?

Cette affaire est très regrettable pour le Congo Brazzaville qui, hier, jouissait dans un passé très récent d’une grande notoriété s’agissant de la formation des élites, recevait des étudiants venant de beaucoup de pays africain. Pourquoi notre pays est-il tombé si bas ? N’est-il pas aujourd’hui urgent de redorer le blason terni ?

Nombreux sont nos compatriotes qui ne comprennent pas aussi ce qui s’est passé entre le ministère de l’enseignement technique, professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi de M. André OKOMBI SALISSA et l’ambassade du Congo Brazzaville en RDC.

C’est vraiment un affront pour notre pays, un pays producteur de pétrole. Selon nos informations, c’est la Directrice d’orientation et des bourses, Brigitte MAKETTE, le sac au dos d’OKOMBI SALISSA qu’il trimbale depuis des années qui n’a voulu associer toutes les intelligences pour faire aboutir ce dossier en l’absence de son patron.

Affaire à suivre.  

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RETOUR SUR LE CRASH AERIEN du 21 MARS à POINTE-NOIRE

M. Sassou et ses Obligés Interpellés

Par John Ndinga-Ngoma (Talassa)

Le 21 mars 2011, un avion cargo de la société TAC s’était écrasé en plein cœur du quartier Kitoko Daniel de l’arrondissement 2 Mvoumvou de Pointe-Noire. On avait dénombré plus de 23 morts, plusieurs blessés et beaucoup de dégâts matériels dont des maisons bâties en matériaux durables détruites.

Jusqu’à ce jour, les victimes ne sont pas dédommagées alors que nos investigations révèlent bel et bien que tous les appareils de la compagnie TAC sont assurés. Pire, dès le premier jour de l’accident, la compagnie TAC avait déboursé plusieurs millions pour assister les victimes jusqu’à procéder à l’évacuation sanitaire à coût des millions d’une femme qui est convalescente en Afrique du Sud. Officiellement, aucune explication au sujet des indemnisations n’est disponible.

Pour la présidente du collectif des victimes du crash aérien survenu le 21 mars 2011 à Pointe-Noire, Gisèle MVOUA, les initiatives mises en oeuvre  pour l’indemnisation des victimes, sont sur toute la ligne opaques. Elle demande à cet effet au président de la république de peser de tout son poids afin que le règlement de ce dossier se fasse à la satisfaction de toutes les parties.

Gisèle MVOUA poursuit dans son propos, "Le message livré le 1er octobre 2011 par le ministre d’Etat  Aimé Emmanuel YOKA aux populations de Pointe-Noire, a été accueilli avec espoir par le collectif que je préside. C’est dire qu’il est conscient que l’éthique du corps judiciaire congolais en général et ponténégrin en particulier, continue de poser problème. Nous sommes aussi très contents de ce que le ministre d’Etat a pris un certain nombre de dossiers pour qu’il les examine".

Elle a déploré à cette occasion certaines pratiques que le collectif juge jusqu’ici très opaques concernant l’indemnisation des victimes du crash. "Nous dénonçons, a-t-elle expliqué, le caractère dérisoire des montants que nous propose le cabinet Sutter And Pearce, car à notre avis, ils n’obéissent pas aux polices d’assurance tant nationales qu’internationales. Pourquoi  le cabinet nous fait-il des propositions verbales et non écrites, alors que ce sont des documents administratifs qui doivent être archivés ? Et quand  elles sont  écrites, elles se font sur un papier ordinaire sans signature, ne portant aucune en-tête. Ce qui est indécent d’un point de vue administratif. Je laisse la priorité au ministre d’Etat de découvrir lui-même , s’agissant de la question de l’indemnisation des victimes du crash de Kitoko Daniel, les  griefs qui sont reprochées aux  autorités administratives et judiciaires, ainsi qu’au cabinet Sutter And Pearce. Elle a également fait savoir  que le ministre d’Etat Aimé Emmanuel Yoka sera au courant de tout le flou qui entoure l’affaire sur l’indemnisation des victimes du crash de Pointe-Noire, s’il cherche à voir plus clair sur ce dossier".

Bien que nous félicitons les responsables de TAC qui ont assuré la compagnie et qui ne ménagent aucun effort pour que les parents des victimes puissent être indemnisés, cependant, nous ne comprenons pas comment certains congolais n’ont pas honte de vouloir s’enrichir sur le dos des morts ?

Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

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Après les Déchets Toxiques de Gomez ...

Par Ghys Fortune DOMBE BEMBA & Sergueï  Ondaye

Depuis l’affaire dite ‘’Me Gomez’’ ou des déchets toxiques restés impunis, Pointe–Noire tend à ressembler de plus en plus à une jungle. Trafic de drogue, prostitution généralisée, banditisme de grand chemin, pillage effréné des matières premières et bradage du bois, corruption à tous les étages, pollution à grande échelle sont entre autres les maux qui minent notre ville capitale.

Pire, les épidémies et les catastrophes naturelles qui sévissent au jour le jour dans les départements du Kouilou et de Pointe–Noire ne semblent pas interpeller les autorités politico administratives et judiciaires qui se précipitent au contraire, dans diverses combines maffieuses.

Tenez, les ONG et quelques associations comme le COK, le RDPH ne cessent de dire halte à la pollution et autres. Malheureusement, les dirigeants actuel qui pratiquent la politique de la terre brûler et qui sont obnubilés par le pillage font la sourde oreille comme le témoigne la détermination d’exploiter le Pétrole des sables qui à beaucoup des conséquences néfaste.

 Total et Eni vont-elles tenter l’exploit de...

Il y a peu, au mois de juillet dernier, la Présidence de la République du Congo, annonçait que 10 milliards de dollars étaient nécessaires à Total pour le développement de Moho Bilondo Nord. La compagnie pétrolière n’a jamais confirmé cet élément économique, et surtout financier, de taille et beaucoup d’observateurs ont alors manifesté leur étonnement.

Peu de temps après, Denis SASSOU NGUESSO avertissait la population congolaise, qui dans sa très grande majorité ne profite nullement de la richesse pétrolière, que la production d’or noir allait décliner... Nombreuses encore ont été les réactions à cette curieuse déclaration.

Des indiscrétions récentes permettent d’apporter une réponse commune à ces deux dernières interrogations : "En clair, le Congo Brazzaville, s’il veut conserver son potentiel de production en hydrocarbures doit aller vers des techniques coûteuses, polluantes et dévastatrices pour l’environnement. Ce sera le prix à payer".

Il s’agira, en "on shore", de l’exploitation des grès bitumineux par l’Italien ENI  (cf "Le pétrole le plus sale au monde") et en "off-shore" de l’application des techniques développées par TOTAL au Canada pour l’exploitation des grès bitumineux du difficile et très important gisement Emeraude. Total opère ce gisement et ENI en est également actionnaire.

Bien entendu, le résultat des courses pour les Congolais sera le même, toujours plus de misère, et pour les privilégiés du pouvoir, et pour la famille présidentielle, plus de détournements. Pour le pays, pour l’environnement, il faudra s’imprégner du document, encadré, publié par Greenpeace.  Il faudra bien le garder à l’esprit et en tête car il n’augure rien de bon !  Il y est décrit la monstruosité des dégâts qui seront causés à l’environnement par cette exploitation "on shore". 

Cependant, pour ce qui est de l’ "off-shore" l’utilisation de cette technique est encore totalement inconnue. Le Congo Brazzaville en assurera la première planétaire, avec tous les risques que l’on pourra imaginer…

Le permis Emeraude, avec ses énormes et difficilement accessibles réserves, avait déjà inauguré et financé la coûteuse "technique vapeur", utilisée également dans d’autres pays avec succès. La vapeur injectée sous haute pression fluidifie les huiles lourdes et en améliore l’extraction. Mais pour parvenir à soutirer des entrailles de l’océan les quantités de pétrole, quasi solide de ce méga-gisement, la manière forte et polluante des techniques développées en Alberta devra s’imposer; avec, bien entendu, la bénédiction de Denis SASSOU NGUESSO, qui s’agissant de la manière forte, à maintes reprises, a déjà fait ses preuves…!

Pour être complet, dans la projection des dix milliards de dollars d’investissements pour Total, il serait prévu une exploration ante-salifère des gisements. C’est-à-dire, le même type de schéma qui avait prévalu pour le permis de M’Boundi. Ce permis "on-shore" était un "rendu" de Total qui ne l’intéressait plus, il ne produisait que 1000 ou 2000 barils/jour. La nappe de pétrole exploitée reposait sur les couches salifères.

Maurel Prom, de Jean-François HENIN, l’obtint pour quasiment rien et décida une exploration sous le sel (ante-salifère). Bingo ! La production atteignit alors 76.000  barils/jours avant la cession du permis en 2007 pour 1,424 milliard de dollars, exonérés d’impôts, à ENI. "On ne sait pourquoi", peu de temps après, la production déclarée par ENI sur ce gisement n’était plus que de 35 000 barils/jour…!

L’unité de compte dans l’industrie pétrolière, et surtout au Congo Brazzaville est désormais le milliard de dollars soit 500 milliards de FCFA.

Tant chez ENI que chez TOTAL, les montants avancés donnent le vertige. Rien ne dit que la pauvreté de la population congolaise en sera réduite. Rien ne garantit que ces investissements ne viendront pas renforcer l’oppression, par le système actuel, de cette même population et plus encore la destruction de son environnement.

Les sables bitumineux : c’est quoi ?

Il s’agit de bitume très visqueux aggloméré à du schiste et du sable, à partir duquel on produit du pétrole. Ces sables bitumineux sont exploités dans des mines à ciel ouvert ou dans des gisements souterrains.

Dans le premier cas ils sont extraits à l’aide de pelles mécaniques et de camions géants. Pour l’extraction "in situ", il faut forer, chauffer le bitume en injectant de la vapeur et des solvants en profondeur, puis mélanger le sable extrait avec de l’eau chaude pour le rendre moins visqueux. Enfin, il faut le faire décanter pour en extraire le pétrole. C’est donc un processus complexe, coûteux et extrêmement polluant. Actuellement, les plus vastes réserves de sables bitumineux exploitables se trouvent en Alberta - Canada, au Venezuela (huiles extra-lourdes) et à Madagascar.

Aberration énergétique, climatique et environnementale, les sables bitumineux, avec  les schistes bitumineux, sont les pétroles le plus chers, les plus sales, les plus polluants qui soient.

Le cas de l’Alberta : Une catastrophe écologique

Chaque année, c’est jusqu’à 349 millions de mètres cubes d’eau de la rivière Athabasca qui sont détournés par les compagnies pétrolières. Cette quantité pourrait alimenter une ville de trois millions d’habitants. 90 % de l’eau utilisée termine dans d’immenses mares toxiques (solvants, produits chimiques: arsenic, mercure, xylène, benzène...) qui ne peuvent être recyclées, souillant rivières, les sols et probablement les océans à très court terme. 1,8 milliard de litres de ce liquide toxique sont produits chaque jour et on estime que 11 millions de litres fuient chaque jour dans la rivière d’Athabasca.

Selon, David SCHINDLER, écologistes de l’eau spécialisé dans l’étude des sables bitumineux, les émissions industrielles déposent du bitume, des métaux lourds et d’autres substances toxiques dans le paysage et ces substances se déversent ensuite dans la rivière. Cette pollution est équivalente à 5000 barils de pétrole par an. Une étude publiée dans le Wilson Journal of Ornithology a démontré en septembre 2010, que le nombre d’oiseaux mourant en Alberta chaque année à cause des bassins de décantation est 30 fois supérieur aux chiffres de l’industrie : 2000 oiseaux morts /an contre 65.

Une catastrophe sanitaire

Des données du gouvernement canadien ont montré que les niveaux de produits cancérigènes (arsenic, cadmium, nickel, benzène) dans les bassins de décantation ont augmenté de 30% en 4 ans. Au total, l’industrie pétrolière du pays a produit environ 50 000 tonnes de produits potentiellement dangereux entre 2006 et 2009, d’après les chiffres du National Pollutant Release Inventory.

On trouve 30% de cancers de plus que la moyenne provinciale à Fort Chipewyan, petite communauté autochtone en aval des mines et des bassins de décantation de l’industrie pétrolière. 

Une catastrophe énergétique 

Produire 1 baril de pétrole bitumineux nécessite 5 barils d’eau, 2 tonnes de sables et ½ baril de gaz (l’équivalent en gaz naturel de la consommation d’un foyer pendant une journée et demi). Il faut 1 baril d’énergie pour produire 5 barils issus des sables bitumineux quand il en faut 1 pour 20 pour le pétrole conventionnel 

Une catastrophe climatique 

L’extraction d’un baril issu des sables bitumineux émet jusqu’à 5 fois plus de gaz à effet de serre qu’un baril de pétrole conventionnel. Selon le Potsdam Institute for Climate Impact Research, si l’on veut garder la hausse des températures en dessous des deux degrés, moins d’un quart des réserves prouvées en fossiles (pétrole, gaz et charbon) peuvent être utilisées d’ici à 2050.

Nous ne pouvons donc pas brûler toutes les réserves : nous devons sortir rapidement du charbon, ne pas extraire les sables bitumineux et ne pas chercher à pomper jusqu’à la dernière goutte de pétrole.

Aujourd’hui, 3000 km² de forêt ont disparus. Si toutes les aires potentiellement exploitables sont prêtées à l’extraction de pétrole, c’est 25 % de l’Alberta qui sera touché, soit 149 000 km², une superficie plus grande que l’Angleterre !  

Acteurs peu scrupuleux et gros sous

On les retrouve tous...Exxon, Shell, Chevron, BP, Suncor, Syncrude, Statoil ... et bien évidemment Total. Le Canadian Energy Research Institute a estimé à 379 milliards de dollars l’investissement d’ici à 2025 pour produire 4 millions barils/jour.

Cet institut estime que dans le même temps les revenus gouvernementaux annuels issus de cette production pourraient atteindre 68 milliards $ au cours des 25 prochaines années. De son côté, Total prévoit d’investir 20 mds de dollars dans les sables bitumineux d’ici 20 ans.

Selon Novethic, le coût d’extraction des sables bitumineux est extrêmement élevé : de 20 à 50 dollars le baril soit environ 20 fois plus que le pétrole conventionnel. De plus pour que le projet d’extraction des sables bitumineux soit viable, le prix du baril doit se situer entre 70 et 100$.

Sortir de notre addiction à l’or noir

Les pétroles conventionnels -facilement exploitables- se raréfient et les compagnies pétrolières se positionnent sur les projets les plus fous pour s’assurer de garder leur part du gâteau. Ils maintiennent la planète sous haute dépendance en prolongeant notre addiction avec un pétrole plus cher, plus polluant, plus risqué : sables bitumineux, offshore profond, schistes bitumineux : des projets de prospection, voire d’exploitation sont en cours un peu partout dans le monde.

Selon le Potsdam Institute for Climate Impact Research, si l’on veut garder la hausse des températures en dessous des deux degrés et ainsi éviter les pires conséquences des changements climatiques, moins d’un quart des réserves prouvées en fossiles (pétrole, gaz et charbon) peuvent être consommés d’ici à 2050.

Nous ne pouvons donc pas pomper jusqu’à la dernière goutte de pétrole. Les gouvernements du monde entier sont aujourd’hui à la croisée des chemins : ils doivent choisir entre la recherche de pétrole à tout prix, symbole d’une véritable fuite en avant, et le développement massif des économies d’énergie et des filières renouvelables.

Les meilleurs investissements en termes de sécurité énergétique sont ceux qui réduisent la demande et la dépendance au pétrole.

 

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