Le ministre de la justice monsieur Aimé Emmanuel YOKA est intervenu sur les ondes de la télévision nationale le mardi 10 avril 2012 pour justifier
l’interpellation la veille de deux avocats, maîtres Gabriel OMBESSA et Hervé Ambroise MALONGA, conseils du colonel Marcel NTSOUROU détenu depuis plus de 12 jours dans les locaux de la direction
générale de la surveillance du territoire sans motif officiel.
On l’a senti bien piqué comme quelqu’un qui s’en pressait de se disculper d’un forfait mal préparé qui allait le mettre à découvert et lui retomber dessus comme un boulet auquel il ne pensait pas ; il a voulu justifier l’interpellation, la veille, de deux avocats en plein exercice de leur métier
A l’entendre sur cet incident qui n’a jamais été officiellement annoncé, la conférence de presse des deux avocats prévue initialement à l’hôtel Saphir avait été interdite parce que les orateurs auraient prévu de s’exprimer devant un auditoire essentiellement composé de ressortissants de l’ethnie Téké. Les intervenants se seraient alors rabattus sur le domicile de leur client.
Là, pas de bol, sous prétexte que cette adresse est située en plein camp militaire, ils ont été interpellés et retenus dans les locaux de la police. Le ministre d’Etat n’a pas manqué de menacer les éventuels citoyens qui "prendraient la démocratie et la liberté d’expression à la lettre, que le calme du président de la république dans le traitement de ce dossier, n’est pas un signe de faiblesse".
Le premier constat de cette déclaration est de se dire que si le Ministre Emmanuel YOKA avait voulu nous faire prendre fait et cause pour le colonel Marcel NTSOUROU et ses deux malheureux avocats, il ne s’y serait pas pris autrement.
1. L’AUDITOIRE TEKE
On arrête des gens pour des fautes qu’ils ont commises, pas pour celles qu’ils envisageaient dans leur tête de commettre. Monsieur Emmanuel YOKA, coordonnateur du pôle de la souveraineté, garde des sceaux, ministre d’Etat, ministre de la justice et des droits humains s’est sur ce sujet rendu coupable d’un grave procès d’intention. Aussi, fallait-il qu’il y’ait faute que d’inviter essentiellement des tékés – si cela s’avère – à une conférence de presse.
Outre l’avocat Aimé Emmanuel YOKA inscrit au Barreau de Mipla, y’a-t-il un juriste ou un avocat d’une autre école, qui peut nous éclairer sur cette question ?
En effet, il existe dans notre pays des centaines d’associations communautaires, de ressortissants de Boundji, d’Abala, d’Ollombo, de Tchikampika, d’Edou, d’Oyo, etc… dont l’adhésion est strictement ethnique et qui convoquent des assises, points d’information, assemblées générales ou soutiens à un parti généralement de la majorité, relayés en longs reportages sur les chaines publiques. Le ministre Emmanuel YOKA lui-même anime un de ses clubs particulièrement sélects ou il faut montrer patte blanche pour adhérer ; ignore t-il cette réalité ! Ou feint-il de l’ignorer.
Il s’agit en réalité, nous l’avons compris, d’une entrave volontaire à la liberté d’expression, de réunion et d’opinion pour ce régime qui en 15 ans ne s’est jamais accommodé de ses principes élémentaires d’une société moderne. Mais trouver l’ethnie comme prétexte, sachant qu’aucun des deux avocats incriminés n’est de l’ethnie téké, est hautement maladroit. Il confirme par ailleurs, une chasse aux tékés dénoncée depuis quelques temps par l’opinion nationale et internationale.
Cette conférence de presse tenue par un avocat qui en avait déjà fait voir au pouvoir lors de l’affaire des disparus du Beach, semblait être vécue, par le ministre Aimé Emmanuel YOKA et ses neveux, comme un danger. Sa locution et sa posture, tout en lui, semblait accuser un profond malaise, un embarra difficile à maîtriser. Le malheureux, "Noko YOKA Lokuta" s’est tiré une balle dans les pieds en plus de marcher sur un foyer brûlant !
2. LE DOMICILE DE FONCTION DU COLONEL Marcel NTSOUROU
Si la simple entrée dans tout bâtiment militaire est un haut crime comme le prétend le ministre de la justice, les millions de visiteurs de soldats logés en caserne sont des criminels. Autant dire le Congo Brazzaville tout entier serait en faute.
La loi qu’évoque monsieur le ministre des droits de l’homme porte sur les bâtiments de service, évidemment, et absolument pas sur les logements de fonction qui de plus ne sont protégés d’aucun enclos collectif et donc, la réception ne dépend que de celui à qui ce logement est attribué. A ce titre, il convient de rappeler que l’interpellation à domicile répond à des règles précises de droit, notamment le flagrant délit d’un crime. Une conférence de presse n’en constitue pas un.
3. LA QUALITE A AGIR DE MAITRE Hervé Ambroise MALONGA
Il n’a échappé à personne que, si deux avocats sont en cause, le ministre s’est appesanti essentiellement sur le cas de maître Ambroise Hervé MALONGA qui selon le juriste du gouvernement, n’est plus avocat au barreau de Brazzaville et n’a plus le droit d’exercer en République du Congo depuis 2008. "Si le colonel Marcel NTSOUROU lui a remis de l’argent pour ses services, c’est une arnaque" a-t-il précisé. Maître Ambroise Hervé MALONGA, serait-il à sa première affaire depuis 2008 ?
Cette attitude du ministre avocat procureur sent la trouille et la rancœur. Chacun doit se souvenir que, Maître Ambroise Hervé MALONGA, fut l’ancien vice-président du conseil constitutionnel sous Pascal LISSOUBA. Denis SASSOU NGUESSO ne l’a jamais oublié. Surtout, il n’a jamais pardonné au Conseil du Colonel Marcel NTSOUROU, la prolongation, en pleine guerre du 5 juin 1997, du mandat de Pascal LISSOUBA.
Ancien bâtonnier, chef d’un parti politique de l’opposition, Maître Ambroise Hervé MALONGA s’est illustré et fait apprécié dans la défense des défendeurs contre l’Etat congolais et le régime de SASSOU issu de cette guerre.
Il est donc possible que pour asphyxier cet empêcheur de tourner en rond, cet avocat intrépide et pugnace, le pouvoir ait décidé de lui couper les vivres comme il a coutume, en lui retirant son droit d’exercer ; le soumettre en lui broyant les "machins"…, si non, pour quoi cette tentative d’assassinat, la nuit, au bord du fleuve, par des hommes cagoulés !
Mais que dire du chef de la justice qui laisse un faux avocat tenir un cabinet en nom propre, qui a pignon sur rue, plus précisément sur l’avenue de l’OUA la plus grande artère populaire de Brazzaville, près de l’église saint Kizito à Makélékélé, sans être inquiéter ? L’intéressé plaide, tout de même, et les clients abondent dans son cabinet. Il a fallu attendre que le Colonel Marcel NTSOUROU le choisisse pour que le ministre se souvienne de quelque chose qui ressemblerait à une suspension de l’avocat. C’est malin ça. Et de Maître Gabriel HOMBESSA, qu’en est-il ? Est-il autorisé à exercer oui ou non ?
Monsieur le ministre, garant de l’exercice des professions du droit a laissé un imposteur abuser des citoyens au vu de tous durant 4 ans ? C’est un scoop qui démontrerait au moins l’incompétence de ses services, si non une application choisie du droit, selon qu’on s’en prend au pouvoir ou que l’on escroque les pauvres citoyens.
4. L’ENQUETE ADMINISTRATIVE.
Le public serait curieux de savoir quels textes administratifs prévoient la détention durant plus de 10 jours et les conditions de perquisition pour les individus sujets aux enquêtes administratives.
Il faut ajouter que l’argument du ministre selon lequel aucun avocat ne peut être accepté à ce stade de la procédure est très décevant de la part d’un monsieur qui se targue d’être lui-même un avocat mais dont personne ne sait de quelle école d’avocat il est sorti, ni de quel cas il a traité.
La présence d’un conseil peut être sollicitée de manière permanente dans la vie d’un citoyen pour agir en son nom, le représenter ou l’assister dans tous les actes de la vie quotidienne. Enfin, dans un Etat de droit…
Par ailleurs, ce n’est pas au ministre de la justice de jouer le rôle du procureur. Il organise l’administration judiciaire, mais n’a pas le droit de s’immiscer dans les dossiers. Ca s’appelle la séparation des pouvoirs.
Pour finir, dans un Etat de droit, l’interdiction d’une conférence de presse, n’est pas très démocratique. Encore moins l’arrestation d’avocats dans l’exercice de leurs fonctions. Ils jouissent d’une immunité professionnelle dans leur statut qui ne se lève pas aux humeurs, ou parce que le président a décidé de montrer que "son calme n’est pas de la faiblesse".
Du chef de l’Etat et du gouvernement, doit être attendu ce qui relève de leur compétence, à savoir les réactions politiques et administratives qui se doivent suite à cette catastrophe : réorganisation de la sécurité des sites militaires, démission et remplacement des cadres militaires, administratifs et politiques défaillants par exemple. Il ne leur appartient pas de contrôler les enquêtes de justice.
S’il ne s’agit que d’enquêtes administratives, alors ils doivent y faire défiler le chef d’Etat major, le secrétaire général du conseil national de sécurité, le ministre de la défense (Denis SASSOU NGUESSO) et son délégué, le directeur général de la sécurité civile, le délégué général aux grands travaux, le maire de Brazzaville, les responsables des systèmes de santé et de l’aide humanitaire… des personnes qui touchent tous des salaires mirobolants du peuple, avec le résultat que l’on connait.
Ce n’est pas le calme que l’on attend et que l’on doit féliciter d’un président de la république comme le croit monsieur YOKA Emmanuel de son neveu de président lent et moribond, mais justement, de l’action.
- NOTRE ANALYSE
Nous sommes aujourd’hui en droit d’affirmer que l’arrestation du colonel Marcel NTSOUROU était prémédité, car le 02 mars 2012, soit 2 jours avant les explosions de Mpila, un ordre de service de la DGST autorisait la perquisition de son domicile. Le discours du colonel le lendemain à son anniversaire était inspiré par cette autorisation de perquisition de son domicile.
SASSOU NGUESSO est certain qu’il arrivera à surmonter la crise des explosions du 4 mars 2012, d’ailleurs il claironne à qui veut l’entendre que ceux qui veulent son pouvoir n’ont qu’a venir s’expliquer avec lui ; c’est là le signe d’un homme dans toute son assurance, affable, arrogant et imbu de sa petite personne.
Pour s’assurer la fidélité et les bonnes grâce de son armée il donne 20 millions de F CFA à chaque Général ou chef de corps ou directeur d'un service militaire important quand celui-ci voyage (information que chacun peut vérifier). Beaucoup ne rêve que de prendre ces postes et d'en jouir ; ils sont convaincus à juste titre que la démocratie ne leur donnera jamais des telles avantages ; alors ils se battront jusqu’au bout pour leur protecteur.
Les populations ne demandent qu'à être auprès de celui qui en reçoit le plus de SASSOU pour leur en distribuer. La chance pour tous est une utopie à laquelle personne ne croit plus au Congo Brazzaville.
SASSOU NGUESSO va garder le Colonel Marcel NSTOUROU à l’ombre pendant un certain temps parce qu’il lui faut un coupable comme en 1982 avec les bombes du cinéma star et de l'aéroport.
Ce qui est entrain de se jouer ces jours-ci c’est l’année 2016, il ne reste pas au pouvoir parce qu'il est fort, mais parce que les congolais ont peur, ou que la plupart des cadres sont corrompu.
Cette catastrophe a démontré que même les Généraux les plus puissants, ignorait le type d'arme qu'il y'avait dans ces camps. La situation au Congo Brazzaville a toujours été insurrectionnelle même si les explosions du 4 mars agissent comme un révélateur ; ceux qui ont un certain profil ou qui visitent certaines personnes au Congo sont immédiatement mis sous surveillance.
Toutes les chancellerie internationales installées au Congo Brazzaville connaissent la nature du régime de SASSOU NGUESSO ; en terme diplomatique il est qualifié de "régime fort", en réalité c’est un régime dictatorial hyper militarisé. Un pays sur liste rouge qu’on ne conseille pas aux personnes qu’on aime mais plutôt à ceux qui aiment les risques…
Comme à son habitude, SASSOU NGUESSO va jouer sur le pourrissement ou la capacité de résilience des congolais pour surmonté la crise issue des explosions du 4 mars et il risque d’y arriver encore une fois. Timorés, les Mbochis n’oseront jamais indexé ou rejeté l’un des leurs malgré les souffrances qu’il leur fait subir et la mauvaise réputation que SASSOU NGUESSO leur a fait tout au long de sa carrière de dictateur impénitent ; dans certains milieux être traité de Mbochis est devenu synonyme de voleur, de fainéant ou de corrompu. "le ciel ne tombera pas" rétorquent les Mbochis…
Trop de Tékés sont au miel et au lait (les Tékés représentent démographiquement la seconde ethnie au Congo Brazzaville après les Kongo-Lari). Ils ne voudront pas perdre tant d'avantage pour un seul fut ce le Colonel Marcel NTSOUROU ; si SASSOU NGUESSO à la sagesse d’aligner trois tékés de plus dans son prochain gouvernement, alors tous les Tékés vont se calmer ; les Tékés aiment les honneurs, la considération, l’argent et la palabre.
Le Colonel Marcel NTSOUROU a des militaires fidèles autour de lui, mais ils ne sont pas plus d'une cinquantaine. S'ils le pouvaient ils auraient déjà déclenché quelque chose pour éviter l’incarcération de leur chef le 30 mars 2012 ; ils avaient d'ailleurs essayé, mais ils ont vite été maitrisé, les autres sont aux arrêts, ou étroitement surveillés. "Le pire n’est jamais certain, le meilleur non plus" disait mon grand père…
Et pourtant les congolais n’ont pas la mémoire courte. Aujourd’hui, ce n’est pas le "calme" d’un président de la république Général, au demeurant félons et coupable de haute trahison, que les Congolais attendent, comme le croit monsieur YOKA Emmanuel.
L’instituteur SASSOU qui ne recule devant rien, en prenant le pouvoir par effraction, a voulu avoir auprès de lui des intellectuels Mbochis. Tous ses frères étant des illettrés ou des semi-analphabètes à l’instar de Maurice NGUESSO, les enfants pratiquement des cancres à l’exception de notre regrettée Mme Edith BONGO ODIMBA (paix à son âme), une luciole dans une maison toute sombre où rien d’autres n’éclaire.
Trop jeune à l’époque, voila SASSOU contraint de s’acoquiner avec tous Mbochis qu’il croit capable de l’aidez à gérer son pouvoir. c’est ainsi, que vous voila, avec vos capacités de capacitaire froid ? hautin et égoïste, responsable de ce beau monde (les douteux neveux OKEMBA, ITOUA, NGAKOSSO, GOKANA, BOUYA, ADOUA, NDENGUET, NDAMBEZETS ETC.) ce beau monde qui, en réalité, n’a rien de vrais liens parentaux avec SASSOU.
Aussi, autant qu’ils font le beau et le mauvais temps dans une maison que SASSOU lui-même à du mal à maîtriser les squatteurs sont tous devenus, sous sa responsabilité capables de lui trancher la carotide et lui tordre le coup.
De nombreux indices, y compris la pitoyable communication de son oncle d’emprunt Emmanuel YOKA semble confirmer que les coupables sont décidément les impétueux tontons, les voraces et ambitieux neveux d’occasion devenus incontournables, d’ordinaires dangereux en pareilles circonstance.
La vérité, si elle n’est pas encore établie officiellement, la rue la connait. Elle est toute proche et réelle à prendre les canaux internationaux.
Vous et tout votre clan êtes tous dans une pirogue qui a déjà pris l’eau. Bloquez, bâclez l’enquête, vous ne faites que retardez les échéances. La pirogue coulera. Aussi, l’intimidation, la corruption, la torture, l’emprisonnement des innocents, l’obstruction de la vérité, tout ce qui sera fait pour détourner la vérité, ne réussira pas à vous en sortir sec.
Quant à la liberté de Maître Ambroise Hervé MALONGA et de Maître Gabriel HOMBESSA, vous ne goûterez plus jamais au plaisir de les faire disparaître comme le Président MASSAMBA-Débat, le cardinal BIAYENDA (Kongo), les ONTSOU, MBORO et autres (Téké). Une autre réalité : Vous venez peut-être de ressusciter, sceller et renforcer l’historique lien Téké-Kongo. Au Sud de leur territoire, ils ont accueillis les braves Kongo. Au Nord-est, ils vous ont accueillis. Mais, vous de ce Nord-est, quelle ingratitude !
Toutefois, Il y a ici comme un avertissement... Les Congolais suivent cette fois, avec beaucoup plus de "calme" vos agissements, mais d’un "calme" qui n’est pas signe de "faiblesse", en comparaison d’avec le vrai "faux calme" de votre "vrai faux" neveu de Dictateur.
Pris au piège, un piège à cons, vous voilà à la croisée des chemins. Dans l’au-delà, Satan vous attend. Ici, sur cette terre Congolaise, les Téké-Kongo et autres de votre peuplade innocents, tous leurs regards sont braqués sur vous. Qui est pris qui croyait prendre.
A ce niveau de la bêtise, le rachat de vos âmes, repentance pour un pardon terrestre, tout cela est-il encore possible ? Si oui, alors c’est à vous (…) !