Le président du Rassemblement des Jeunes Patriotes et Coordonnateur de la Plateforme
Citoyenne SAUVONS LE CONGO, en l’occurrence monsieur Paul Marie M'POUELE, interdit d'embarquer pour le Mali le 24 octobre 2014, où le
Congrès ordinaire du MIRIA l'attendait ; le MIRA est une grande structure politique implantée en Afrique de l'Ouest.
Son discours musclé, sera lu, à l'ouverture dudit congrès le 25 octobre 2014.
MESSAGE DE LA PLATEFORME CITOYENNE SAUVONS LE CONGO AU CONGRES ORDINAIRE DU MIRIA
BAMAKO 2014
Monsieur le président du congrès ;
Mesdames et Messieurs les responsables du MIRIA
Distingués invités ;
Chers frères et sœurs en vos divers grades et qualités ;
Je voudrais avant tout vous transmettre les chaleureuses salutations, les sincères félicitations pour la tenue de
votre congrès et surtout, les remerciements profonds des membres et dirigeants de notre plateforme pour cette invitation à laquelle personne ne s’attendait.
Permettez aussi que j’ai une pensée profonde pour un des dignes fils d’Afrique, celui-là même qui perçu la nécessité de la
décolonisation ou plutôt la liberté tout court et qui s’est battu au prix de sa vie pour que soient reconnues les civilisations africaines avec leurs spécificités, j’ai cité Soundiata Keita, roi
des Malinké. Ce sont des pas de ces géants, de ces illustres personnages qui doivent illuminer nos combats politiques d’aujourd’hui car l’Afrique a besoin de liberté et de démocratie.
Mesdames et Messieurs ;
Liberté et démocratie, ai-je dis, deux concepts qui sous-entendent la lutte du peuple congolais pour son
développement.
En effet, après la chute du mur de Berlin en 1989 et à la faveur du vent de la perestroïka, les Congolais avaient organisé
une Conférence Nationale voulue Souveraine pour tracer la voie du vivre-ensemble et établir la démocratie et le multipartisme comme système politique. Malheureusement, notre expérience n’aura
duré que cinq ans, le Général Denis Sassou Nguesso appuyé par des multinationales et des forces militaires étrangères s’empara du pouvoir au terme d’un coup d’Etat sanglant ayant occasionné des
milliers des morts.
Aujourd’hui, après 17 ans de navigation à vue et malgré les revenus colossaux engrangés
par l’Etat, le Congo traverse une des crises multidimensionnelles des plus graves de son histoire.
En effet, la politique a cessé d’être un sacerdoce dans mon pays ; elle est devenue le raccourci que prennent tous les
adeptes de l’argent facile.
Vous avez dû apprendre que le Congo est désormais un distributeur automatique des prêts sans autorisation de l’Assemblée Nationale. Mais plus grave, il s’est installé dans mon pays un climat où il ne fait pas bon d’être opposant.
Traquée, bâillonnée, suspectée du complot permanent, l’opposition congolaise lutte à armes inégales avec un pouvoir policier dont les caractéristiques sont : la mauvaise gouvernance, la fraude organisée par le dysfonctionnement du système électoral, la torture, une justice aux ordres, etc. et par-dessus tout, une misère sociale indescriptible.
Les exemples sont légion en la matière qui ont fini par discréditer notre pays qui, pourtant était un creuset d’intellectuels en Afrique centrale : disparus du beach de Brazzaville en 1999, disparus des couloirs humanitaires, biens mal acquis, catastrophe du 04 mars 2012, détentions illégales et persécutions des opposants : Mathias Dzon, Jean Martin MBEMBA, Paul Marie MPOUELE, etc.
A ce tableau sombre est venu s’ajouter aujourd’hui la volonté du Général Denis Sassou Nguesso de modifier la Constitution du janvier 2002 qui en son article 185, verrouille la limitation des mandats présidentiels, la laïcité et la forme républicaine de l’Etat.
Mesdames ; Messieurs, chers amis
C’est dans ce contexte qu’est née notre plateforme Sauvons le Congo. Comme l’indique son appellation, cette
plateforme que je coordonne est née pour lutter contre la réécriture de notre histoire faite de sang et de larmes ; elle est née pour dénoncer et lutter contre le changement de la Constitution
congolaise de 2002 qui renferme quelques acquis de la Conférence Nationale Souveraine dont la limitation à deux des mandats présidentiels.
Elle est née pour préparer l’alternance démocratique qui est la levure même de la démocratie. Ce combat interpelle aujourd’hui toute l’Afrique et tous les démocrates du monde entier pour faire mentir tous ceux qui croient que la démocratie n’est qu’un luxe pour l’Afrique.
Associons-nous, rassemblons-nous pour défendre la liberté pour laquelle nos ancêtres ont donné leur vie ; combattons ensemble cette tyrannie qui renforce l’afro-pessimisme alors que notre génération, la mienne en tout cas, a des raisons d’espérer, de croire en ses talents et en ces multiples atouts que nous offre aujourd’hui le monde moderne.
Cessons de croire que les temps sont malsains en essayant de comparer les années de monopartisme avec notre ambition actuelle
de faire de l’Afrique le grenier du monde.
Cet optimisme motive notre plateforme composée d’ailleurs d’imminences grises
- Paul Marie MPOUELE, journaliste et directeur de publication de l’hebdomadaire Evolution ;
- Mme Dorothée MOBONDA, universitaire et ancienne secrétaire académique à l’université Marien Ngouabi de
Brazzaville ;
Des membres d’honneur dont :
- Me Jean Martin MBEMBA, avocat au barreau de Paris et de Brazzaville, président de la Commission Nationale
des Droits de l’Homme du Congo ;
- Professeur Marion MANZIMBA EWOUANGO, constitutionnaliste ;
- Me Ambroise Hervé MALONGA, avocat au barreau de Brazzaville ;
- Me BOUBOUTOU-MBEMBA, notaire et ancien secrétaire général de la chambre nationale des notaires du
Congo.
Mesdames et Messieurs
Chers camarades,
Je ne saurais terminer mon propos sans exprimer toute ma compassion à toutes ces victimes de la fièvre hémorragiques
Ebola qui endeuille encore une fois une Afrique qui se veut progressiste ; de même que je ne saurais oublié d’exprimer ma solidarité avec Madame SADJO-Kanté Morel qui a été sauvagement expulsée
de son pays au moment même où elle rendait à celui-ci sa reconnaissance en menant des combats multiformes sur le front des droits et libertés et de la communication, trouves ici, chère sœur la
solidarité et l’amitié de Sauvons le Congo.
A tous les peuples épris de paix et de justice, aux palestiniens et à ces jeunes filles nigérianes enlevées par Boko Haram, trouvez par mes propos le juste réconfort de notre solidarité.
Vive le Mali,
Vive la liberté
Je vous remercie.