Entreprise et Développement Economique
Par : Ange Marie MALANDA
Dans le cadre du progrès économique et social au Congo Brazzaville, nous devons mettre au cœur de notre stratégie économique l’entreprise, qui est au cœur du développement
économique.
Nous devons mener une réflexion approfondie sur l’entreprise qui doit être considérée comme une institution à part entière susceptible de contribuer à la résorption du chômage des jeunes, au bien être individuel et collectif grâce à la redistribution équitable des revenus, et de répondre en dehors de la puissance publique à l’intérêt général.
Etant donné, que notre pays évolue dans un système capitaliste de libre échange, nous devons reconnaître que l’entreprise est le cœur du système capitaliste, parce qu’elle constitue le lieu de la création de la richesse.
L’entreprise régule le partage entre la valeur ajoutée, le travail, le capital et les prélèvements socio fiscaux qui financent les services publics. Le Congo Brazzaville étant une économie de rente méconnait le rôle de l’entreprise, en tant vecteur de développement économique.
Dans les pays qui veulent réussir ; on est conscient que l’entreprise est au cœur de la modernisation de l’appareil productif. L’histoire économique nous enseigne, que l’entreprise est associée à la révolution industrielle, à la montée du salariat, à la consommation et la production de masse en favorisant l’avènement de l’Etat providentiel.
De nos jours, on sait que ce sont les groupes multinationaux opérant sur plusieurs plateformes à travers le monde qui structurent la mondialisation. Il n’est de secret pour personne, que l’entreprise sert de laboratoire aux innovations technologiques, mais avant tout à l’organisation du travail, des normes sociales, des modes de gouvernance. L’entreprise est aussi ce signal d’alerte des crises, à travers les faillites mais aussi d’ajustement brutal de l’investissement et de l’emploi, comme des changements ou adaptation du système capitalisme.
Les grands courants de la pensée économiques n’accordent pas à l’entreprise, la place qu’elle mérite en tant qu’outil de développement économique. Pour les marxistes, elle se résume à l’exploitation de l’Homme par l’Homme, exploitation du travail de l’ouvrier par le capitaliste qui s’accapare de la plus value. Chez les keynésiens, elle se confond avec l’équilibre du sous emploi, et pour les libéraux, c’est une machine à maximiser le profit.
Il est juste temps de réguler les marchés et de reconnaître l’entreprise en tant qu’institution à part entière. C’est donc une institution qui détermine la création et la répartition de la richesse et participe au bien être collectif. Ainsi, celle-ci doit être protégée par des mesures réglementaires avec une stratégie de long terme et soumise à la responsabilité qui s’applique à elle-même mais aussi à ses partenaires.
Dans le système capitaliste, l’entreprise est la clé de la croissance, de l’emploi et de l’innovation, et donc de la puissance de l’Etat. Nous devons conduire notre pays à un système économiquement, socialement, écologiquement juste et responsable.
C’est dans cette optique, que la puissance publique doit intervenir efficacement en tant que responsable du bien être national. On ferait en sorte d’atténuer la concentration des pouvoirs entre les mains des dirigeants, la dilution des responsabilités et des fluctuations.
Ainsi la gouvernance d’entreprise intégrerait des mécanismes de contre-pouvoirs internes et une représentativité des parties prenantes dans le processus de décision. Les administrateurs de ces structures doivent être indépendants et compétents, en prenant en compte l’éthique, l’intérêt social de l’entreprise et les enjeux de développement à long terme.
L’entreprise est destinée à jouer un rôle central dans la stratégie d’insertion dans l’international en faisant en sortes, que nous puissions conquérir les parts de marché. Elle est le paramètre de l’ouverture de notre pays vers l’extérieur.
La mondialisation doit être considérée comme une compétition visant d’accéder aux ressources rares à la conquête des marchés, à l’attraction des capitaux, des savants et talents. Le travail est donc au cœur des gains de productivité dans une économie de la connaissance et services à haute valeur ajoutée.
L’innovation, la qualité du capital humain, et la conquête des marchés sont des préalables pour gagner les nouvelles classes moyennes, qui sont pour notre pays l’essence même de la croissance et de l’emploi.
La revitalisation du secteur productif national pour notre insertion dans l’arène internationale dans le respect d’une structure diversifiée, avec la maîtrise des couts de production, les infrastructures fiables et des règles claires et transparentes constitue l’unique alternative pour arrimer définitivement notre pays au progrès.
Notre pays doit reprendre en main son secteur productif, en mettant le paquet dans l’agriculture, l’industrie et les services, tout en développant nos sources d’énergie, en construisant des voies de communications modernes et des industries tournées vers le futur.
N’oublions jamais, que la compétitivité d’un pays ne dépend pas du meilleur code d’investissement, mais elle vient de la qualité des équipements physique, la qualité de la main d’œuvre ; et surtout les couts de revient (production) faibles.
Ainsi nous avons la pressante obligation de transformer la rente pétrolière en force productive. L’entreprise et la puissance publique travailleront la main dans la main pour faire de notre pays un succès en matière économique et sociale.
L’objectif est de revitaliser le secteur productif, et de conquérir sans cesse des parts de marché à l’exportation en misant sur nos points forts. Cependant, il nous faut agir pour créer les capacités d’innovation, exploiter méthodiquement nos ressources énergétiques, matérielles, humaines, et nos matières premières.
Dans la rédemption économique sous fond de mondialisation, nous devons comprendre, que la compétitivité est globale. Elle suppose des efforts de productivité dans tous les secteurs de l’économie, y compris les services de l’Etat. Elle signifie que toutes les forces vives se mobilisent pour faire réussir l’entrepreneuriat dans notre pays.