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UNE BANQUE DE DEVELOPPEMENT AU Congo Brazzaville

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franc_cfa.jpgAu lendemain de son accession à la souveraineté nationale, le gouvernement de la République du Congo par la loi numéro 19-61 du 25 février 1961 transformait la Société Congolaise de Crédit de l’AEF en Banque Nationale de Développement du Congo qui avait pour objet d’apporter son concours financier ou technique pour son propre compte :

-       par l’octroi de crédits à long, moyen et court terme destinés à l’industrie, au commerce, à l’agriculture, à l’élevage, et à la pêche, à l’amélioration des conditions d’habitat et de l’équipement familial, au développement du mouvement coopératif, à l’équipement professionnel ;

-       Par la prise de participation dans le capital des sociétés ;

-       Par l’achat et l’aménagement des terrains ;

-       Par la  construction des immeubles ;

-       Pour le compte de l’Etat, des collectivités territoriales ou des établissements en dépendant (gestion de fonds publics, étude et réalisation de projets ayant des incidences économiques et financières, services des emprunts et de la dette).

La banque nationale de développement a pour objectif de valoriser les ressources naturelles, de participer à l’amélioration de l’agriculture et de l’industrie, à rendre plus efficaces les circuits commerciaux, à accroître sans cesse par le biais des investissements ciblés le revenu national dont l’Etat doit redistribuer de la manière la plus équitable. La Banque Nationale de Développement est le bras armé de l’Etat dans le financement des petites et moyennes entreprises (industries).

La structure de financement de développement créée au lendemain des indépendances devrait isoler les opérations de développement dans la masse des fonctions qu’assument le parlement et le gouvernement, elle est une structure qui sert à coordonner la politique économique en chargeant les experts d’arbitrer entre les urgences, de choisir les projets les plus efficaces et viables pour la consolidation de l’indépendance nationale. Cette structure de développement rimerait avec un plan dont elle est le maître d’œuvre sur le terrain.

Au Congo dit Brazzaville, la Banque de développement a existé, elle a été sous la présidence du professeur Pascal LISSOUBA, avec le gouvernement YHOMBI OPANGO, qui a liquidé simplement les institutions financières nationales en confondant restructuration et liquidation pure ; dans le même temps, en France, un pays qui inspire souvent nos dirigeants, face aux difficultés du crédit lyonnais, le gouvernement Français avait tout mis en œuvre pour organiser le sauvetage de cette Banque en 1993, pendant que le Congo sous l’empire LISSOUBA YHOMBI OPANGO avait choisi la destruction du patrimoine national.

Récemment en 2008, quand éclate la crise des subprimes, en Grande Bretagne, la Banque Northem Rock qui connaît une situation difficile n’est pas simplement liquidé comme l’aurait fait les autorités Congolaises de 1992 1997, mais le Gouvernement de Gordon BROWN nationalise cette Banque pour sauvegarder les intérêts des épargnants et consolider celle-ci.

Dans un environnement caractérisé par la compétitivité, il est aberrant qu’on liquide les institutions financières nationales ; un pays en construction comme le Congo Brazzaville qui doit conquérir quotidiennement son indépendance a besoin des institutions financières dynamique, solide et viable pour accompagner et soutenir les opérateurs économiques dans une économie sans cesse en mutation.

A ce niveau, nous nous posons même la question si ce gouvernement YHOMBI OPANGO avait le souci de protéger le patrimoine national et de résorber le chômage, au lieu de liquider les institutions financières nationales.

Comme en France et au Royaume Uni (UK), l’Etat devrait procéder à la restructuration du tissu bancaire national, au lieu d’agir comme il l’a fait malencontreusement en 1994 ; aujourd’hui, que constatons nous ? 

Tous les établissements bancaires qui sont sur la place financière de Brazzaville appartiennent aux capitaux, sinon aux intérêts étrangers. En 1994 YHOMBI OPANGO et son gouvernement aurait pu se lancer dans une démarche de restructuration visant à la réorientation de la Banque de Développement de manière à ce que celle-ci apporte son concours financiers aux petites et moyennes entreprises (industries) nationales, au lieu d’agir comme des fossoyeurs, des prédateurs et destructeurs du patrimoine Congolais.

La Banque Nationale de développement du Congo a certes souffert de l’influence de l’Etat qui a imposé des choix erronés, non seulement sur les projets à retenir, mais surtout par les hauts fonctionnaires qui ont promu des projets d’investissements qui se limitaient à l’acquisition des véhicules et rarement dans l’exploitation agricole ou artisanale. Cette institution bancaire parastatale palliait les insuffisances (faiblesse de ressources, multiples formalités pour l’action des prêts…) des caisses de crédit Agricole.

Parmi les objectifs assignés à la Banque Nationale de Développement du Congo :

-       le développement du crédit agricole, objectif prioritaire pour notre pays qui a proclamé l’agriculture priorité des priorités depuis notre accession à la souveraineté, surtout qu’en 1984, l’actuel président de la République, Denis SASSOU NGUESSO a fait de l’autosuffisance alimentaire son cheval de bataille ; on ne peut ignorer qu’en milieu rural, les Congolais se procureraient leur revenu grâce à la terre ;

-       le développement du crédit à l’artisanat, la moyenne industrie et la petite entreprise nationale ;

-       le développement du crédit à l’habitat, nécessité sociale particulièrement dans nos villes, l’arrière pays et dans nos collectivités territoriales.

De ces trois objectifs, nous nous rendons compte que les résultats sont mitigés à cause de la superficialité des politiques macroéconomiques qui ont soutenu ces différentes actions.

L’agriculture est un échec au Congo dit Brazzaville étant donné qu’au-delà des incantations, sur l’objectif de l’autosuffisance alimentaire, de l’agriculture priorité des priorités, notre pays ne cesse d’accentuer sinon d’aggraver sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur, puisque notre pays est un grand importateur des denrées alimentaires, la propension à importer est significativement si élevée.

Au Congo Brazzaville, les campagnes n’ont pas profité du développement.  Même si dans certains pays proches de chez nous, grâce aux apports financiers de la Banque de Développement, le Cameroun, la Cote d’Ivoire et le Kenya ont su promouvoir une accumulation du capital en milieu rural en favorisant l’enrichissement des agriculteurs.

En matière d’habitat social, notamment à Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie et Ouesso la Banque Nationale de Développement du Congo a prouvé qu’elle avait développé une expertise grâce à la sélection, suivi et contrôle du crédit, la Banque a efficacement participé à l’allocation des ressources permettant aux fonctionnaires qui sans détourner les deniers publics à avoir un logement décent et digne et dans le même temps a permis de voir des promoteurs nationaux qui ont acquis un savoir faire dans la construction des écoles, dispensaires et logements. Cette expérience mériterait d’être étendue à toutes les régions du Congo Brazzaville et à toutes les couches sociales.

S’agissant de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises, nous devons constater que la Banque Nationale de Développement du Congo a brillé par une certaine timidité, il y a donc eu des réussites et des échecs dont nous devons tirer les enseignements pour mieux servir, soutenir et conduire les petites et moyennes entreprises (industries) vers le succès.

Ce succès que nous souhaitons pour les Petites et Moyennes entreprises permettrait une redistribution équitable du revenu national, car grâce à l’absorption du chômage des jeunes, on intégrerait la plupart des jeunes dans l’appareil productif national.

La Banque Nationale de Développement du Congo doit être réhabilitée avec les capitaux publics, elle doit apporter son concours financier à l’agriculture, l’artisanat, le commerce, l’industrie, les mines, brefs les petites et moyennes entreprises nationales. Elle serait donc l’organisme financier d’appui aux PME / PMI et aux collectivités territoriales qui ne trouvent pas de concours financier auprès des banques commerciales.

Cette Banque doit assurer l’intermédiation entre l’Etat et les organismes financiers pour l’exécution du plan de développement national, régional et local élaboré par la puissance publique. La Banque Nationale de Développement doit être l’institution accréditée par les bailleurs de fonds pour gérer les ressources, dons et aides dans le cadre du plan. Le contexte économique et social, la nature des objectifs de développement assignés dans le plan, l’efficacité des structures d’éducation, de vulgarisation et d’encadrement, les possibilités réelles d’investissement dans le secteur productif, l’étendue du rôle que les pouvoirs publics seront disposés à confier à l’institution financière nationale de développement.

Cette institution doit se consacrer au financement du développement, notamment celui du secteur productif national, en octroyant des crédits aux paysans, aux artisans et commerçants à des taux d’intérêts préférentiels. Cette banque doit contribuer au renforcement des petites et moyennes entreprises nationales dans le secteur de la production réelle.

Depuis la liquidation, et la disparition de la Banque Nationale de Développement du Congo (BNDC), de la Banque Commerciale du Congo (BCC), de la Banque Internationale du Congo (BIDC), de L’Union Congolaises des Banques (UCB) et même du Crédit de L’agriculture, et de l’industrie du Congo (CAIC), il n y a plus des Banques à capitaux publics au Congo Brazzaville, d’où il est important de réhabilité une banque publique qui apporterait à l’économie congolaises les financements requis pour consolider nos entreprises.

L’Etat peut faire une dotation initiale de 12 milliards de CFA pour lancer une Banque Nationale de Développement qui soutiendrait les PME et les PMI, et capable de participer au développement harmonieux de notre pays, le conseil d’administration de cette institution serait composé des représentant de l’Etat, de la société civile, des entreprises, des agriculteurs, des élus locaux et des industriels.


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